Ce 19 avril, nous avons rencontré Pierre Muylle, le Bourgmestre f.f. d’Evere pour notre neuvième interview consacrée au tourisme dans le grand Bruxelles. Commune périphérique de la capitale, l’entité est maladroitement associée au siège de l’Otan qui se trouve sur Haren (Bruxelles). Evere offre une possibilité hôtelière intéressante. Le tourisme y est centralisé autour de son moulin, mais pas seulement.
Muylle : un sourire convainquant
Bourgmestre f.f. suite au gouvernorat de Rudy Vervoort, Pierre Muylle dirige la commune depuis mai 2013. Il est Echevin depuis 1998 et a eu, entre autres, les finances dans ses prérogatives. Son plus beau voyage reste pour lui la Namibie. Le désert fut une rencontre inoubliable.
Il a aimé une destination où l’offre touristique était prise en main par les Namibiens eux-mêmes. Un pays accueillant et d’une beauté unique où il a pu s’adonner à sa passion pour la photographie. L’homme est naturel et sympathique. Le tourisme est une matière qui l’honore.
Le moulin, haut lieu du tourisme everois
Avec son parc classé, le Musée bruxellois du Moulin et de l’Alimentation est un site unique dans la région de Bruxelles-Capitale et un véritable espace vert dans la ville.
Le musée est installé dans un ancien moulin à vent, dont l’histoire est évoquée dans quelques salles du bâtiment. Son histoire a suivi l’évolution des technologies. Ses ailes furent enlevées au bénéfice d’un moteur à vapeur puis électrique. Initialement construit pour moudre des graines, il acheva sa fonction première en broyant des…épices.
Parallèlement, le musée organise chaque année une exposition temporaire autour de la thématique de l’alimentation. Des ateliers « Ice Cream» y prennent place les dimanches après-midi actuellement. Une exposition sur ce thème s’y tient jusqu’au 31 août 2017. Si le lieu intéressera prioritairement les familles et les groupes scolaires, il fait également saliver des curieux venus d’ailleurs. Une exposition consacrée aux bonbons y a fait venir quelques 14.000 personnes.
Ce 29 mai, des producteurs exposent des produits « slow food » dans les jardins du moulin. Infos et réservations : www.moulindevere.be
En dehors de cet espace unique, la ville a aménagé une ancienne demeure en musée de la vie locale et associative : Le musée Pieter Cnops.
La confrérie des compagnons du witloof
C’est en 1847, il y a donc plus de 150 ans, que naquit le « Chicorium Bruxellensis ». Également appelé wit-loof (littéralement « verdure blanche »), chicorée de Bruxelles, endive, dame blanche ou or blanc du Brabant, notre chicon national est le compagnon d’élection du stoemp-saucisse.
Ce qui est incontestable, c’est qu’Evere fut le berceau de la culture du chicon à grande échelle et que la blanche racine procura une certaine aisance aux maraîchers locaux pendant la première moitié du vingtième siècle.
Ce produit typiquement belge est actuellement « poussé » par la confrérie des compagnons du witloof. Une erreur typiquement belge confère en français un côté masculin à ce légume. On dit « la witloof », peye! Le mot est en effet féminin. Maladroitement comprise, la confrérie subit la faute avec humour.
Toutes les informations peuvent être glanées sur leur site à l’adresse suivante : www.compagnonsduwitloof.be
Une offre hôtelière idéalement placée
En matière hôtelière, Evere offre 3 hébergements de renom. L’Olympiade Brussels Hotel tient le haut du pavé avec 52.845 nuitées déclarées en 2015 et 4000 de moins en 2016. Suivent le Belson et le Mercure Brussels Airport. A la lecture des chiffres officiels, l’hôtellerie everoise a bien résisté aux évènements.
Idéalement placée entre l’aéroport et la ville, la commune offre également des espaces verts qu’on ne retrouve pas aux abords de l’aéroport. Un atout incontestable. Le Belson serait privilégié par les autocaristes.
Des projets raisonnables en réflexion
Pierre Muylle souhaite redynamiser le musée Cnops. Un effort important a déjà été consacré en terme d’emploi sur le site du moulin mais les finances communales imposent naturellement des choix. Si des possibilités se dégagent, ce musée de la vie locale pourrait en bénéficier. Des partenariats pourraient également voir le jour entre l’orientation gastronomique des évènements du moulin et d’autres rendez-vous bruxellois d’envergure.
Il souhaiterait aussi redonner à la cité le côté festif qu’elle a perdu. Susciter l’envie aux gens d’être dehors et de se réapproprier leur lieu de vie est une notion qui est revenue régulièrement lors de notre entretien.
Deux fanfares locales pourraient redonner cette « zwanse » unique qui a fait le Bruxelles de jadis et, pourquoi pas, l’ambiance à venir.
A titre d’exemple, Muylle aurait souhaité que l’ancienne maison du meunier soit transformée en brasserie mais il s’est vu opposer un refus de la Direction des Monuments et des Sites, ce qu’il regrette.
La zone de police obtient d’excellents résultats en matière de criminalité et le message est clair : Venez à Evere ! La ville possède également des géants qui ne demandent qu’à prendre l’air. La commune voisine a initié le « Scharnaval » et cette rencontre annuelle est couronnée de succès. Une réussite qui l’incite à en faire autant. Le Bourgmestre souhaite enfin réfléchir à un emplacement réservé aux autocaristes aux abords du moulin. Une piste de réflexion dans ce sens avait déjà été initiée lors de notre rencontre jettoise.
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