Saint-Josse-ten-Noode : petite mais considérable

Pour notre huitième rendez-vous du tourisme bruxellois, nous avons rencontré Eric Jassin, Echevin à Saint-Josse-ten-Noode. Loin des clichés que l’on imagine, la plus petite ville de la capitale regorge de perles et de lieux insolites.

Eric Jassin ou l’art de recevoir

Pochette, costume noir, boutons de manchette… Eric Jassin nous reçoit dans le bureau de l’ancien hôtel de Maître qui fait office de maison communale. Son élégance tranche avec la caricature que l’on a de sa cité.

Gradué en droit, il a travaillé quelques années au sein de Fedasil. Il embrassa une carrière politique dès 1994.

Il devient Echevin pour la première fois en 2006 et reprend une compétence touristique qui lui précédait. Passionné par le continent asiatique, il y voyage régulièrement. Il organise lui-même ses déplacements ou fait appel à une AGV locale pour les destinations les plus téméraires. A de nombreuses reprises, des souvenirs de son dernier séjour au Japon sont revenus dans la conversation.

Tiré à quatre épingles et sympathique, le « Monsieur Tourisme » de la commune promeut son patrimoine touristique avec conviction.

Une concentration unique sur un si petit espace

Avec un peu plus d’un kilomètre carré de territoire communal, l’offre touristico-tennoodoise s’étend sur la majorité de la plus petite entité bruxelloise.

Faisant face à la rue Neuve, la Place Rogier est entourée de maisons de renom. Une offre hôtelière fait de Saint-Josse un des hauts lieux de l’hébergement bruxellois.

Jusqu’à la fermeture temporaire du Sheraton, la totalité des cinq 4 * de Saint-Josse entouraient la fameuse place, récemment rénovée. Les chiffres font état de 749.497 nuitées en 2014 pour l’ensemble des établissements. 865 personnes vivaient de l’horeca début 2015, soit 6pct de l’emploi touristique en région bruxelloise.

Dans le rayonnement de la Place Rogier, une adresse culturelle unique attend le visiteur: le Botanique. Présenté comme une des « deux merveilles du monde » par Victor Hugo, au même titre que la Grand Place, le lieu foisonne d’événements.

Fort d’une centaine de concerts et d’une dizaine d’expositions, le centre culturel a accueilli 124.649 personnes en 2015.

L’ancien hôtel Puccini, le Musée Charlier, la « Jazz Station » (installé dans une ancienne gare) et le fameux théâtre le Public sont la partie immergée de l’offre touristico-culturelle.

Pas étonnant qu’en 2014, Atrium.Brussel ait décrit Saint-Josse comme : « ….bouillonnant de vie et d’activités…(étant) … un haut lieu de la vie nocturne bruxelloise … (et possédant)…une offre horeca qui fait la part belle aux spécialités culinaires de tous horizons…».

Le chanteur Benabar, qui y vécut, l’a d’ailleurs chantée dans une chanson: https://www.youtube.com/watch?v=Z-su8B9AWXo

Lieu d’habitat, de vie et de travail, la commune accueille, en journée, un nombre de personnes jusqu’à trois fois supérieur à sa population.

Les informations sur la destination sont consultables sur le site officiel de la commune : http://www.stjosse.irisnet.be/index.php?id=89

Des parcours originaux et un patrimoine humain

S’il est une chose que Saint-Josse partage avec Molenbeek, c’est l’offre hôtelière et sa diversité humaine exceptionnelle. Des personnes issues de l’immigration turque, russe, roumaine… et des fonctionnaires européens y font leur quotidien.

Eric Jassin a une approche positive qui consiste à mettre en valeur la polychromie de ses administrés. « La commune est mue par une diversité et un patrimoine associatif exceptionnel » nous dit-il. Le maillage associatif est l’ADN de Saint-Josse-Ten-Noode.

Un parcours BD a été initié et verra bientôt 5 murs aveugles recouverts par des femmes auteurs, des volets de magasins sont peints sur le thème du jazz.

Pour sa dixième édition, l’opération « églises ouvertes » accueille des musiciens turcs et classiques dans les lieux de culte. Un concert Gospel se tient à l’église Saint-Josse. Il a accueilli 1000 personnes l’année passée.

Un centre spirituel et culturel roumain se trouve rue de la charité. Le centre culturel russe serait de toute beauté.

Des défis analysés et clairs

Eric Jassin souhaite pérenniser l’offre actuelle. De nouveaux projets ne sont pas à l’étude. La place Rogier a été reconnue « zone touristique ». A l’instar d’autres Echevins du Tourisme, il souhaiterait que le fédéral et le régional harmonisent leurs avis quant à la reconnaissance de ces fameuses zones. Les emplacements de cars devraient être revus.

« Un autocariste va proposer la destination plus volontiers si les chauffeurs sont bien accueillis » nous dit-il. La Région pourrait réfléchir à un lieu de délestage clair, où les chauffeurs puissent se reposer, prendre un café et avoir une connexion internet, comme cela se passe dans bon nombre de pays. En ce qui concerne l’offre hôtelière, un repreneur s’est fait connaître pour le Sheraton.

Il espère que les travaux de désamiantage prendront fin d’ici trois ans. Il appelle de tous ses vœux à la construction d’une extension hôtelière sur le côté « petite ceinture » du Crown plazza. Cette phase attendue par de nombreux Bruxellois permettrait 200 chambres supplémentaires.

Pour faire venir plus de touristes, les hôteliers pourraient organiser des semaines à thèmes. Une originalité qu’il a appréciée lors de ses déplacements à l’étranger.

Enfin, trois géants, réalisés dans les années 70, vont bientôt prendre l’air. Ils compléteront l’ambiance festive de la cité.

Pour retrouver les interviews précédentes, cliquer sur le titre :

Jette : au pays du surréalisme

Saint-Gilles : Horta, art et convivialité

Schaerbeek : le Train World et l’Art Nouveau

Ganshoren, du vert qui ne me quitte pas

Koekelberg met le chocolat à l’honneur

Watermael-Boitsfort : le bois comme patrimoine

Molenbeek: Son passé industriel et son patrimoine immatériel

1 COMMENTAIRE

  1. Effectivement le « Monsieur Tourisme » de la commune qui passe son temps à voyager et qui a oublié qu’il était échevin des Travaux publics, entre autres responsable d’une piscine publique fermée depuis 8 ans ! Du tourisme à Saint-Josse c’est bien, mais ce serait mieux si l’administration s’occupait du problème de la délinquance et de l’insécurité.

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