Des pistes pour survivre

A la lumière de l’expérience acquise par les transporteurs ces dernières semaines (cf. PagTour du 19 juin), on commence à y voir un peu plus clair dans le brouillard. Une chose est sûre, désormais : en attendant, et pour autant que le Covid-19 disparaisse, ET que l’on trouve et produise en suffisance un vaccin efficace et bon marché contre les diverses formes de Coronavirus qui ne manqueront pas de réapparaître, il faut bien continuer à vivre…

Or, si le contrôle de la température des passagers « passe » relativement bien, il n’en est pas de même de l’obligation qui leur est faite de porter un masque et encore moins de respecter la distance de sécurité. Et c’est d’autant plus vrai pour les couples, qui dorment ensemble, pourtant !

En attendant le carnet de santé ou, mieux encore, le passeport qui embarquera aussi nos données de santé, quelles sont les pistes qui pourraient se présenter aux opérateurs du tourisme les plus sinistrés pour garder la tête hors de l’eau ?

Business à prix cassés

La compagnie L’Avion !, créée par Marc Rochet, a fonctionné pendant plusieurs années avec un vol quotidien entre Paris Orly Sud et New York Newark sous un modèle économique de « classe affaires à prix cassés », avec deux Boeing 757-200 configurés avec 90 sièges, alors que ce type d’appareil peut transporter jusqu’à 220 passagers. Avant d’être revendue à British Airways, qui s’est empressée d’en faire une low cost sous le nom d’Opens Skies, rebaptisée ensuite « Level », qui vient de déposer les armes…

Décollage immédiat pour la compagnie L'Avion

Une autre initiative française, du nom de… La Compagnie, effectue toujours des vols entre Paris et New York depuis 2004, mais cette fois, depuis CDG. Avec un A321Neo de 76 sièges, configuré 19 rangées de 2 fois 2 sièges transformables en lits parfaitement plats, là où l’aménagement habituel peut en compter 230, on imagine que les règles de distanciation peuvent être aisément respectées.

Un modèle à (ré)étudier

Pour ces vols 100% business class, le prix AR est de l’ordre de 1.500 euros. Cher ? Trois fois moins que la Business class d’Air France ou de Virgin Atlantic… De quoi séduire, donc, à la fois les hommes d’affaires et les touristes aisés. Selectair l’a bien compris, qui débute modestement en affrétant chaque samedi matin (lire PagTour du 19 juin) pour Ibiza un Embraer135 ou 145 avec 30 ou 42 sièges, en fonction des réservations, à partir de 495 € « one way » ou 990 € return.

Nouveau modèle pour La Compagnie : la classe affaires haut de ...

Ce modèle économique peut donc être viable et plutôt que de laisser nombre de ses avions au sol, une compagnie aérienne pourrait être tentée d’en reconfigurer quelques-uns dans ce sens, non ? Avec, au départ de Bruxelles, des destinations telles que Palma, Barcelone, Nice,… en attendant les transatlantiques ?

Hôtels flottants ou transatlantiques

Du côté des navires de croisières, les hypothèses de travail ne manquent pas. Plutôt que d’envoyer des paquebots à la casse, pourquoi ne pas les transformer en hôtels ?

Le Queen Mary a donné l’exemple à Long Beach dès les années ‘70. D’autant qu’avec la crise qui frappe le monde de la croisière, mais aussi le transport maritime en général, le marché de la ferraille s’effondre : l’ex-Hanseatic d’Hapag-Lloyd Cruises, lors d’une vente aux enchères qui s’est déroulée à Curaçao, n’a trouvé acquéreur que pour 600.000 dollars…

The Queen Mary - California Beaches

Une autre idée consisterait à relancer les croisières transatlantiques, qui durent aujourd’hui à peine plus de trois jours, à plus de 60 km/h de moyenne. Le marché ? Tous ceux qui ont peur de l’avion (et ils sont plus nombreux qu’on ne croit !), les touristes aisés adeptes du « slow travel », les séminaires résidentiels pour entreprises…

Certes, de telles formules accentueront la discrimination fondée sur le revenu. So what ? Mais s’il faut envoyer des paquebots à la casse, pourquoi, auparavant, ne pas vendre aux enchères le mobilier, la vaisselle et la décoration ? Il y a des fous de croisière qui paieraient une fortune pour un fauteuil de bar.

Bien sûr, ce ne sont que des idées. En attendant le retour des beaux jours : ceux des charters et autres low cost déversant leurs vagues de touristes en marcel avinés, vociférant sur des plages couvertes de déchets ? Le bon vieux temps, en somme…

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