Des Chinois au BeLux

Source: Marketing Chine

Des « influenceurs » chinois sont arrivés hier à l’aube à Bruxelles, ont posé leurs valises au Hilton d’Anvers avant de se plonger dans l’univers de la mode, puis de découvrir leurs premières bières belges (il y en aura bien d’autres !) et de passer l’après-midi en compagnie de diamantaires. Ni Gand ni Bruges au programme de cette courte escapade en Flandre…

Ils seront aujourd’hui à Francorchamps, pour se faire peur lors d’un tour de piste à bord d’une voiture… japonaise en compagnie de pilotes chevronnés, avant le déjeuner à l’abbaye de Flône, précédé par une nouvelle dégustation de bières et suivi par la découverte de Durbuy, qui s’achèvera par un dîner à la Maison de Hary Cot et le couronnement honorifique de trois participants par le Prince Carnaval. Namur et Dinant sont au programme de la troisième journée, demain, non sans quelques bières, mais sans vin belge.

Des profils variés

Le projet Treasure Hunters – Europa, qui a le soutien de la Commission européenne du Tourisme, vise à promouvoir en Chine les véritables points d’intérêt des destinations européennes comme leur folklore, leur savoir-faire local, leur patrimoine culturel et bien d’autres. Pas moins de 18 éditions sont prévues, lors desquelles plus de 300 trésors européens seront découverts par plus de 200 personnalités influentes, créant ainsi « une plate-forme de choix pour les échanges Europe-Chine », selon Haichen Wang, initiateur du projet.

En Belgique, les autorités fédérales, avec leur campagne « La Belgique. Autrement phénoménale » (PagTour du 23 avril), la Région Wallonne, la ville d’Anvers, le Grand-Duché du Luxembourg et Luxembourg for Tourism, ont mis en avant plus d’une vingtaine de fiertés nationales avec un projet sponsorisé par, notamment, Neuhaus, Ice-Watch, Brussels Airport et les Domaines Vinsmoselles au Luxembourg.

Qui sont ces « influenceurs » ? Ils ont des profils très variés : influenceurs avec plusieurs millions de followers (pourquoi pas des milliards ?) sur les réseaux sociaux chinois, vedettes de la scène médiatique ou encore hommes et femmes d’affaires prospères. On le voit, il n’y a pas que des « Instagrammeurs » dans le groupe.

Des retombées ? A court terme…

Que faut-il attendre de cette initiative ? Des retombées, on peut l’espérer, en termes de visiteurs. Mais à court terme seulement.

  • L’audience réelle des « instagrammeurs » est très nettement exagérée, parce que gonflée artificiellement par les achats de faux « followers », par près de la moitié des influenceurs, selon Unilever, deuxième plus gros investisseur mondial en achat d’espaces publicitaires. Comment savoir qu’on a les bons ? Surtout quand on revendique « plusieurs millions de followers » (pourquoi pas des milliards ?)
  • Quand bien même ce serait le cas, il faut avoir à l’esprit que ces influenceurs ne s’adressent qu’aux « millenials », ces internautes nés avec le troisième millénaire, dont 60 % ne croient pas à leur indépendance. Et contrairement aux autres pays, et en raison de la politique antinataliste des autorités jusqu’ici, les millenials restent minoritaires en Chine.
  • Enfin, cette « cible » privilégiée par les influenceurs est constituée par les clients les plus infidèles que l’on puisse imaginer…

Quel en sera le prix ? Un petit tour sur Internet suffit à se faire une idée de ce que coûtent aux instagrammeurs les faux followers : 394 euros pour… 100.000 « abonnés », par exemple. Une paille ! Comparée à ce qu’ils vont exiger des marques pour leur faire l’honneur de figurer sur leur compte : un cent par follower, soit un petit mille dollars pour cent mille abonnés. Ce qui reste encore bien cher quand ces abonnés n’existent pas…

Bref, il y a des dizaines de bonnes raisons de ne pas investir dans ces médias. PagTour se tue à vous le répéter. D’autant que la Belgique et le Luxembourg ne seront pas seuls à recevoir la visite d’influenceurs chinois. Même si ce ne seront pas les mêmes, on les retrouvera en France, en Italie, en Espagne, au Royaume Uni, etc. Car nous ne sommes pas les seuls à avoir de beaux châteaux, de beaux musées et de bonnes tables : la concurrence est rude.  

2 Commentaires

  1. Cher Mr. Boumal,

    Je pense qu’il est désormais temps d’agir avec sa génération… Le futur appartient désormais aux Millenials et non plus aux baby-boomers.

    Alors non, tous les abonnés IG (Instagram) ne sont pas « achetés » (même si cela est possible, ce n’est pas une généralité) et pour permettre aux sociétés qui souhaitent faire appel à ces nouveaux outils marketing que sont ce qu’on appelle aujourd’hui les « influenceurs », il existe des outils gratuits d’analyse en ligne permettant de déterminer la qualité des profils des followers:
    – d’où viennent-ils
    – qui sont-ils?
    – sont-ils réels?
    – etc

    Comme pour tout, l’acheteur se doit d’être responsable et de vérifier avec qui il collabore avant de signer un contrat.

    Il est donc indéniable que cet outil marketing est, tout comme une publicité télévisuelle, radio ou autre, capable d’apporter de la visibilité aux sociétés, produits ou régions qui souhaitent être mises en avant.
    Par contre, comme tous les outils marketing, le retour sur investissement est difficilement quantifiable, cela a toujours été le cas.

    « Quand les vents du changement se lèvent, les uns construisent des murs et les autres des moulins à vents ».
    Proverbe chinois

    • Vous avez raison: TOUS les abonnés IG ne sont pas faux, mais 60 %, c’est déjà pas mal… Et il existe en effet des outils d’analyse comme Hypeauditor.

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