Le 10 juin prochain, Gustave Courbet aurait eu 200 ans… A Ornans, sa ville natale, où les maisons se pressent sur les rives de la Loue (photo ci-dessous), un immeuble moderne, récemment construit, se confond avec la maison natale du peintre. Ce musée, ouvert sur les paysages d’Ornans, montre à quel point le maître a été inspiré par la nature.
Un lien intime a toujours uni le peintre à son pays. Mais c’est sans aucun doute au Musée des Beaux-Arts de Besançon, dont la rénovation totale a été récemment inaugurée par le président Macron, qu’on comprend le mieux l’évolution de sa peinture.
Ami des impressionnistes, et notamment de Monet, Gustave Courbet aurait pu les rejoindre dans ses toiles. Mais la précision voulue de détails, l’expression des personnages et bien d’autres facteurs le rangent définitivement parmi les réalistes, dont il apparaît à l’époque comme le vrai chef de file.
L’origine de Courbet
Il serait vain de ne retenir de son œuvre que « L’origine du monde », qui fait régulièrement scandale — le tableau se trouve au musée d’Orsay, à Paris. (photo ci-dessous)
Car Courbet faisait déjà scandale de son temps, pour des raisons qui nous paraissent aujourd’hui bien futiles.
Courbet casse les poncifs et les canons habituels en peignant des paysans anonymes, des scènes de la vie quotidienne dans cette région qu’il connaît si bien. Et ose des tableaux gigantesques, qui lui permettent de représenter ses modèles en vraie grandeur.
Aujourd’hui propriété du département, la ferme de Flagey, non loin d’Ornans, était la propriété du grand-père de Courbet. Gustave y séjournait souvent, puisant encore une fois l’inspiration dans les paysages alentour, qu’il ne manqua jamais de célébrer tout au long de sa carrière. La ferme est restée dans la famille jusqu’en 1910. Elle abrite régulièrement des expositions temporaires et est devenue un lieu culturel prisé dans la région.
Gastronomie et slow tourisme
A eux seuls, nos trois grands hommes valent certes le voyage. Mais il serait dommage de se limiter à ce thème. La région Bourgogne-Franche-Comté regorge de richesses historiques et… gastronomiques.
Si la fusion des deux anciennes entités administratives en une seule, en 2016, ne plaît pas à tout le monde — Besançon est le siège de ses « indépendantistes »—, sa moitié franc-comtoise sait en tirer parti.
Conséquence : la moutarde de Dijon est devenue un produit « régional » jusqu’à Montbéliard, dont les saucisses, comme les quenelles de brochet de Nantua, le sont devenues à Nevers ou à Monceau-les-Mines, etc. Résultat, plutôt heureux : les rayons des produits régionaux se sont enrichis de nombreuses nouveautés. Quelle autre région de France propose une telle variété de vins et de fromages ?
Celui de comté est à lui seul une merveille qu’on ne se lasse jamais de déguster. Ceux de la maison Marcel Petite mûrissent à Saint-Antoine, dans les caves du fort éponyme, non loin de la frontière suisse.
Édifié au XIXe siècle pour accueillir une garnison de 4.000 hommes, le fort abrite aujourd’hui plus de 100.000 meules de comté qui font l’objet de soins quotidiens par les maîtres affineurs.
La maison dispose aussi de sa crèmerie, à Pontarlier, qui propose une sélection de fromages traditionnels au lait cru, comtés doux, fruités ou hors d’âge, fromages régionaux comme le morbier ou le bleu de Gex, de produits de terroir, de vins, de produits régionaux et d’épicerie fine.
Pour la saucisse, de Morteau ou de Montbéliard, il faudra voir plutôt l’artisan charcutier Decreuse, à la Cluse et Mijoux, au pied du château de Joux, qui retrace l’évolution de l’architecture militaire et dont la prison accueillit Mirabeau et le général Toussaint Louverture, député antillais rallié à la République, qui y mourut, et fit l’objet d’une pièce de théâtre de… Lamartine, nous y revoici !
Hôtels et restaurants
A Mâcon : le Panorama, qui doit sans doute son nom au sky bar et à la jolie terrasse situés au dernier étage, surtout fréquenté par les hommes d’affaires. Non loin, le restaurant Pierre, une étoile méritée, avec ses dégustations, mignardises et sa carte de desserts. A Besançon, dans la vieille ville non loin du musée des Beaux-Arts, il ne faut pas craindre d’aller déjeuner chez Les Gamins, au 10, rue Pasteur.
A Malbuisson : membre du réseau Les Collectionneurs, l’hôtel Les Rives Sauvages, en bordure du lac Saint-Point, formé par le Doubs peu en aval de sa source, propose de vrais appartements pour 2 à 4 personnes, entièrement équipés, à ceux qui viennent se détendre, se promener ou profiter de son très beau spa pendant quelques jours.
La région Bourgogne-Franche-Comté est aussi le paradis du slow tourisme, avec notamment une vaste offre de tourisme fluvial, sans pour autant négliger une offre MICE, dont PagTour s’est déjà fait l’écho. Enfin, on peut utilement profiter de son séjour pour (re)découvrir l’absinthe. Meilleure ennemie de Van Gogh ou de Verlaine, interdite en 1915, « la fée verte » a retrouvé droit de cité dans son pays d’origine depuis les années 2000, entre France et Suisse, du Val de Travers à Pontarlier. Une route de l’absinthe propose des dizaines bonnes adresses, entre Pontarlier et Noiraigue, réunies dans une petite brochure.
Infos :
Comité Régional de Tourisme de Bourgogne-Franche-Comté
La City – 4, rue Gabriel Plançon 25044 Besançon Cedex
(+33) 03 81 25 08 12
Le Comité Régional de Tourisme a édité plusieurs très belles brochures thématiques, de haut niveau et richement illustrées ; sur Lamartine, bien sûr, mais aussi les Montagnes du Jura, « Entre ciel et terre », dans un format à l’italienne, et au moins deux petits livres sur les thèmes « Connaître » et « Se cultiver ».
Le site web :
www.patrimoine.bourgognefranchecomte.com
Pour les pros :
https://pros.bourgognefranchecomte.com/
La City – 4, rue Gabriel Plançon 25044 Besançon Cedex
(+33) 03 81 25 08 12