Commune appréciée par de nombreux expatriés qui ne jurent que par elle, la destination bruxelloise n’offre aucune proposition touristique de taille sur son territoire. Sous l’égide de son Echevine, un parcours original se dessine néanmoins. Rencontre avec Carine Gol-lescot, chef d’orchestre du tourisme ucclois.
Carine Gol-Lescot : les cultures et le tourisme
C’est en sortant de l’université en 1987 que l’Echevine du Tourisme d’Uccle rentre en politique. Elle travaille alors comme hôtesse pour Gucci au jumping de Chaudfontaine. Elle y rencontre Philippe Monfils qui lui propose de lui envoyer son CV. Sa carrière est lancée même si le gouvernement tombe peu après.
Elle travaillera ensuite à la Communauté française pour la promotion du livre pour enfants avant de rejoindre Jacques Simonet à la Région bruxelloise. Depuis 2012, elle est en charge des cultures francophones et néerlandophones (cas unique à Bruxelles), du Tourisme, du Sport et de la Propreté.
Pour ses voyages personnels, Carine Gol-Lescot se débrouille seule. Elle a visité l’Asie du sud-est, les USA, l’Europe… Elle se rappelle avec émotion de la Thaïlande ou de l’Ouzbékistan. Son plus beau voyage reste le Népal.
Son rêve serait de retrouver l’Asie et ses odeurs, mais c’est elle qui organisera son voyage ! « Ma plus grande crainte serait de me retrouver dans un groupe avec le type de l’agence qui me dit comment faire. Les voyages organisés, ce n’est pas mon truc » nous dit-elle.
Une offre uccloise limitée
Pour le touriste étranger, Uccle est associée au musée van Buuren (voir encadré). La maison d’un couple de mécènes y est proposée à la visite. Elle permet aux curieux de découvrir quelques merveilles de l’Art Déco. Le jardin, signé René Pechère est typique. Des expositions s’y tiennent régulièrement. Infos et réservations : http://www.museumvanbuuren.be/home.php.
Outre cette particularité, le fameux cimetière du Dieweg et le parc du Wolvendael clôturent l’offre communale.« Bruxelles est une ville qu’il faut découvrir. Ce n’est pas –wow comme à Paris » remarque-t-elle.
Un parcours original
Celle qui gère la plus smart des communes en a eu ras-le-bol de voir que les bornes Sibelga étaient toutes taguées dans l’entité. Outre ces caissons, les boîtiers Belgacom et Brutele étaient aussi la proie des vandales. Alors que les tags étaient repeints jusqu’alors de couleur grise, l’Echevine proposa de faire appel à des artistes pour les recouvrir. Un parcours artistique composé de caissons peints voyait le jour.
Quelques œuvres ont déjà pris place dans la commune et des propositions originales arrivent sur le bureau de l’Echevine. Des plasticiens reconnus et des voisins sont invités à s’y exprimer, pour le plus grand plaisir des promeneurs.
L’initiative a tant de succès que les communes de Saint-Gilles et de Forest ont souhaité la prolonger sur leurs territoires. Étonnement, visit.Brussels n’a pas encore repris ce parcours dans l’offre touristique bruxelloise.
Les arts plastiques traditionnels trouvent également un écho à Uccle. Pour sa 11ième édition, le parcours d’artistes d’Uccle et Linkebeek s’est ouvert à Drogenbos cette année. Du 03 au 05 juin, des privés ouvrent leurs portes aux visiteurs. « Les gens vont plus facilement chez les autres que dans les musées » nous informe l’Echevine.
Pour en savoir plus : www.uccle.be
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Van Buuren: une perle Art Déco à Bruxelles
Avec 20.000 visiteurs tous les ans, le Musée privé van Buuren est le seul espace muséal ucclois. Ce musée exceptionnel de par son architecture et les pièces Art Déco qui la compose l’est également de par ses jardins. En dehors du magnifique bâti, ce sont deux architectes paysagistes qui s’y sont exprimé.
L’auteur de la « Grammaire des Jardins », René Pechère tout d’abord. Moins connu mais tout aussi génial, c’est Jules Buyssens qui organisa le vert de proximité. « Nous sommes aidés pour la restauration de ce patrimoine à hauteur de 80 pourcents » nous informe Isabelle Anspach, sa Conservatrice. « Les montants de certaines rénovations atteignent parfois plusieurs millions » renchérit-elle.
A van Buuren, on constate que les visiteurs ont changé. Jadis local et âgé, c’est un public plus international, très familial et plus jeune qui s’y rend désormais. Une dizaine de guides privés accompagnent les visiteurs en 4 langues.
Très satisfaite du soutien accordé par visit.Brussels, Isabelle Anspach y organise également des expositions d’artistes contemporains. Anthony Caro (1924-2013) y est proposé jusqu’en octobre.
Dynamique, la Conservatrice de ce musée d’exception essaye de mettre en place des partenariats avec d’autres lieux. Des contacts sont en cours actuellement avec la villa Empain. Cécile Dubois, Historienne de l’Art reconnue, organise également un circuit plus vaste sur le thème de l’Art Déco.
Des contacts seront repris prochainement avec les écoles pour faire revenir nos enfants dans cet éden, ô combien magique.
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