PagTour évoquait hier le plan Collin, qui a l’ambition de créer une plateforme de réservation qui donnerait aux opérateurs touristiques qui le souhaitent la possibilité de passer par un système moins cher et mieux adapté que les grandes plateformes internationales de réservation. On songe d’abord aux hôtels, bien sûr, mais ce n’est pas tout.
Guy Raffour, dont le cabinet parisien a piloté l’étude sur la position de la Wallonie dans l’espace digital, insiste aussi sur la nécessité de valoriser les diverses attractions.
Priorité aux « activités »
« Ma vision de cette mise en ligne, souligne Guy Raffour (photo), est axée en priorité sur les activités. Il y a de plus en plus de très grands acteurs comme Airbnb, Booking, TripAdvisor, etc. qui investissent fortement le segment des activités et des « expériences » (voir PagTour du 22 avril). Il faut tenter, dans la mesure du possible, de garder la main sur une partie au moins de la distribution, c’est stratégique ».
Il faut, poursuit Guy Raffour, mettre un maximum d’acteurs dans un processus d’e-tourisme et ceci pour tous les métiers, donc aussi les musées, les attractions, châteaux, parcs de loisirs, transports, etc.
Une fois la taille critique atteinte, cela permettra de développer des actions communes de promotion : plug in sur des sites de vente en ligne, propositions en commun, etc.
Les « activités » constituent une véritable richesse de la consommation touristique, et la Wallonie, on le sait, ne manque pas d’offres en la matière. L’eau, par exemple, dans tous ses états et ses déclinaisons dans les secteurs d’activités touristiques : ce sera d’ailleurs la thématique du tourisme wallon en 2019.
Pas de nouvelle « usine à gaz » !
« Il faut y aller » sans tarder, souligne Guy Raffour, afin d’améliorer la performance en ligne de la Wallonie.
Il ne s’agit surtout pas de refaire une « usine à gaz », mais de permettre à un maximum d’acteurs d’entrer dans un processus de e-tourisme et de se commercialiser en ligne, en proposant aux prestataires wallons un système de réservation simple pour le client comme pour l’opérateur, adapté aux spécificités de chaque secteur d’activité (réserver une descente en kayak ne se fait pas sur le même formulaire que réserver une chambre d’hôtel).
Ce système doit pouvoir être repris sur site même des prestataires (un « bouton réservation ») et permettre à tous ceux qui s’inscriront dans la démarche d’être également réservables au départ des portails des organismes touristiques et des associations professionnelles.
Il faut, conclut Guy Raffour, tout ramener à un objectif qui vise à augmenter le chiffre d’affaires des professionnels, mais aussi l’attractivité de la Région. Il était temps de le rappeler.
Expert en e-tourisme, Guy Raffour publie chaque année avec Opodo son « baromètre » sur les tendances observées dans les vacances des Français, dévoilé lors de TopResa. Il étudie aussi la perception du marché par les agents de voyage et organise, chaque année également, un séminaire professionnel annuel sur « Nouvelles tendances de consommation touristique et tourisme en ligne », qui en sera cette année, le lundi 9 juillet, à sa quinzième édition. Infos ici.