Avec le Seaside, MSC vise le marché américain (2)

Le dernier-né des navires de croisières de MSC, le Seaside, inauguré la semaine dernière à Trieste, non loin des chantiers navals où il a été construit durant deux ans et demi, prenait la mer le lendemain à destination de Miami, qui sera son port d’attache. La compagnie italienne s’attaque ainsi résolument au marché américain.

Avec son look extérieur de résidence balnéaire et les chromes rutilants de son atrium , le Seaside a été imaginé pour répondre aux attentes de ce marché. Mais aussi avec sa somptueuse salle de spectacle et ses divers restaurants où les principales cuisines du monde sont représentées.

Avec, enfin, cette touche « européenne », et notamment française, qui plaît tant aux passagers d’outre-Atlantique : un « bistrot » parisien et une magnifique pâtisserie, où le chocolat coule à flots… « Cette approche européenne est un modèle que nous allons exporter dans le monde entier », explique Patrick Pourbaix, directeur général de MSC pour la France et le Belux.

Le Meraviglia aussi

Le MSC Meraviglia, lancé en juin de cette année, voguera également du côté des USA à l’horizon 2019. Le navire démarrera sa saison nord-américaine le 7 octobre 2019 avec trois itinéraires au départ de New York. Deux voyages de dix nuits de et vers New York permettront de découvrir la Nouvelle-Angleterre et le Canada, tandis qu’un troisième, de 13 nuits, traversera les Caraïbes pour s’achever à Miami d’où il effectuera sa saison d’hiver 2019-2020.

Le MSC Meraviglia rejoindra New York après une croisière de 17 jours qui le mènera de Kiel, avec des escales au Danemark, au Royaume-Uni, en Islande et au Canada. Ce superbe navire naviguera également, en hier, dans les eaux sud-américaines.

Pas de navires liés à un marché

Pour autant, chez MSC, les bateaux ne sont pas liés à un marché, explique Patrick Pourbaix. A la différence de la compagnie Costa, qui a choisi de s’investir massivement dans les eaux chinoises.

Patrick Pourbaix est un homme trop intelligent et trop bien élevé pour dire du mal de la concurrence… ou ce qu’il en reste, ajouterons-nous perfidement. Car en se redéployant vers la Chine et en fermant tous ses bureaux en Europe à l’exception des quatre pays les plus porteurs, Costa a cru pouvoir créer de la pénurie, qui permettrait de remonter les prix du secteur, durement affectés, et bien plus qu’on ne l’a cru, par la catastrophe du Concordia. La négligence et l’incompétence de son directeur pour le Benelux et autres marchés « exotiques » a fait le reste et créé un énorme vide sur ceux-ci… dans lequel MSC s’est naturellement engouffré.

Résultat : MSC est aujourd’hui, et de loin, le premier opérateur de croisières en Europe, grâce à ces marchés « intermédiaires », en Belgique par exemple, où il occupe 45 % du marché pour un taux de pénétration qui, comme en France, reste inférieur à 1 %. C’est dire s’il y a encore de la place à prendre en France, où l’on compte encore moins de 600.000 croisiéristes, contre plus de deux millions au Royaume Uni.

MSC a gagné la bataille des prix

MSC a aussi gagné la bataille des prix, avec des bateaux qui affichent systématiquement des taux d’occupation de près de 100 %, à faire rêver tous les hôteliers du monde : chez MSC, les « last minute » ne représentent que 0,1 %. Les cabines et les suites haut de gamme de la classe Yacht Club, dont les prix vont jusqu’à 2500 € et plus par personne, s’arrachent jusqu’à six mois avant le départ !

Enfin, les croisières « Tour du monde », qui accordent de plus en plus d’importance aux segments, connaissent un succès croissant : quelque 700 Français et 80 Belges se sont inscrits pour 2019, tandis que les croisières RTW de 2020 pouvaient déjà compter sur 200 passagers.

Au terminal d’embarquement, après vérification des documents d’identité et de bord, chaque passager est pris en photo et le fichier digital associé à sa carte d’embarquement. Contrôle de celle-ci à l’entrée et à la sortie du bateau, en plus des bagages à main auscultés aux rayons X et d’un passage sous un portique de sécurité : quel hôtel peut se targuer d’un tel niveau de sécurité ?

De tout nouveau programmes

Et les programmes, dans tout ça ? A titre d’exemple, MSC prépare déjà sa saison 2018-19. On y verra notamment un départ de Dubaï à destination de l’Inde, via les Maldives, en partenariat avec la Chine. En France, Marseille sera plus que jamais la « capitale » de la Méditerranée, grâce à un terminal acquis et développé en copropriété avec Costa.

L’aéroport de Marseille est en plein développement, ce qui intéressera aussi les Belges qui préfèrent l’avion au TGV. Et… les Canadiens, avec la prochaine ouverture d’une ligne entre Montréal et la Cité Phocéenne. Le Havre, enfin — et cela intéressera aussi les candidats belges à la croisière — offrira l’an prochain 22 départs pour six itinéraires différents.

Une capacité triplée en 2026

Mais ce qui ravit le plus Patrick Pourbaix, c’est sans aucun doute le dynamisme de la compagnie qu’il dirige désormais à Paris, qui a prévu de tripler sa capacité d’accueil d’ici huit ans. MSC devrait alors disposer de 24 navires répartis en six « classes ».

Car après un investissement de 5,7 milliards d’Euros entre 2003 et 2013 pour la construction de 12 navires de croisières modernes, MSC a lancé en 2014 un plan d’investissement de 9 milliards d’Euros, du jamais vu dans l’industrie de la croisière, pour financer la construction de 11 navires de nouvelle génération, entrant progressivement en service entre 2017 et 2026

Fondée par Gian Luigi Aponte en 1970… à Bruxelles, MSC Croisières génère des revenus de l’ordre de 2,5 milliards de dollars. Mais ses bénéfices sont systématiquement réinvestis : la société, filiale du deuxième plus gros transporteur maritime de conteneurs, n’a jamais distribué le moindre dividende !

Lire aussi : MSC Seaside, probablement le plus beau…

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