A coup d’arrêtés ministériels modifiés trop régulièrement par la Ministre de l’Intérieur, le secteur du voyage, mais aussi les voyageurs, peinent à avoir des perspectives. D’abord prévue jusqu’au 1er mars, l’interdiction des voyages non-essentiels a été subrepticement prolongée jusqu’au 1er avril. Au minimum…
Il semblerait toutefois que le prochain Comité de concertation du 26 février n’exclut pas de revoir sa position avant cette échéance. Info ou intox ? Il faudra encore attendre quelques jours pour le savoir.
Pourtant, depuis fin janvier 2021, la Commission européenne demande des explications à la Belgique, seul pays qui a estimé devoir aller plus loin que les recommandations européennes. Ce fut déjà le cas en été 2020 lorsque la Belgique avait interdit les voyages en zone rouge.
C’est dans ce contexte que les associations des agences de voyages francophones et néerlandophones (UPAV et VVR) demandent des explications sur cette interdiction qui constitue une entrave à la liberté de circulation, ne tient pas compte des efforts faits par toute la chaine de valeur (transport, hôtellerie) depuis douze mois, et met à mal tout un secteur en manque de visibilité à court et moyen terme.
Selon la porte-parole de l’UPAV, Anne-Sophie Snyers, « il est essentiel que le gouvernement comprenne que nous avons besoin de perspectives. Nous devons pouvoir dire à nos clients quand ils pourront voyager, sous quelles contraintes et vers quelles destinations. Même si nous continuons à maintenir notre crédo que ce n’est pas l’endroit où l’on se trouve qui importe, mais le comportement que l’on adopte, nous savons que la situation reste fragile. Pourtant, si les gens respectent les règles sanitaires ici, ils doivent aussi le faire à l’étranger. En outre, les voyages de loisir vers certaines destinations aujourd’hui ne sont pas plus dangereux que les voyages professionnels qui, eux, sont autorisés partout dans le monde. A ce jour, nous n’avons obtenu aucune explication valable de la part du gouvernement à ce sujet alors que le secteur et les voyageurs ont besoin de comprendre. ».
La situation du secteur du voyage, qui subit de plein fouet la crise depuis presqu’un an, est désormais pire qu’en 2020. A défaut de perspective et de garantie pour les voyageurs, plus aucune réservation n’est enregistrée pour 2021, ce qui est une véritable catastrophe dont les pouvoirs politiques ne semblent pas prendre toute la mesure.
Avec cette démarche, l’UPAV et la VVR espèrent obtenir du gouvernement des perspectives claires qui sont indispensables tant pour le secteur du voyage que pour les voyageurs. Ils sollicitent également du gouvernement qu’il s’inscrive enfin dans une démarche de coordination européenne, qui permettra de rendre les mesures plus efficaces, et insistent pour que les décisions prises soient annoncées dans un délai raisonnable afin de permettre au secteur et aux voyageurs de prendre les dispositions qui s’imposent en temps voulu.
Enfin, ils continueront à demander les aides régionales et fédérales nécessaires pour maintenir tout un secteur la tête hors de l’eau, le temps que la tempête ne passe.
Forts d’une démarche constructive, ils ont proposé des solutions alternatives qui permettraient de rouvrir les frontières tout en garantissant la sécurité des voyageurs. Espérons qu’ils soient entendus et que nous puissions, enfin, retrouver la liberté de s’évader un peu.