La Global Business Travel Association (GBTA) vient de publier son rapport annuel BTI Outlook. Il s’agit d’une analyse détaillée des voyages d’affaires en 2020, avec des projections pour 2021 et au-delà. Le BTI Outlook, qui en est à sa douzième année, est une étude exhaustive des dépenses et de la croissance des voyages d’affaires, couvrant 75 pays et 48 secteurs d’activité.
Le véritable impact financier mondial de la Covid-19 a commencé au deuxième trimestre 2020, entraînant une baisse prévue de 68% (à $738 milliards) du 1er avril 2020 à la fin de l’année.
En raison du premier trimestre 2020 relativement fort (avant Covid), les dépenses mondiales pour les voyages d’affaires devraient diminuer «que» de 52% pour toute l’année 2020 (à $694 milliards USD), contre $1,4 billion.
Recul du PIB mondial
Le PIB mondial devrait avoir diminué de 4,4 % en 2020, une baisse sans précédent par rapport à la baisse de 0,5% enregistrée lors de la grande récession de 2008.
Le commerce mondial devrait se contracter de près de 11%, en raison des blocages qui ont temporairement gelé la circulation des personnes et des biens et ont obligé à revoir les réseaux de la chaîne d’approvisionnement, ce qui a incité de nombreux pays à chercher à s’approvisionner localement.
400 millions de postes ETP perdus
Les pertes d’emplois dans le secteur des voyages d’affaires ont été importantes. La perte d’heures de travail au niveau mondial en 2020 par rapport à la fin 2019 équivaut à 400 millions d’Emplois à Temps Plein (EPT) dans les secteurs de l’hôtellerie, des compagnies aériennes, des aéroports, des transports terrestres, de la restauration et d’autres prestataires de services.
Les régions inégalement touchées
L’impact n’a cependant pas eu la même ampleur selon les régions. En Amérique du Nord, le recul sur l’année est de 60%, alors que sans le 1er trimestre, il est de 79%. Pour l’Europe occidentale, le recul est de 58% sur l’année, 77% pour les trois derniers trimestres. L’Amérique latine enregistre une baisse annuelle de 45%, 59% sur les trois derniers trimestres.
L’Europe de l’Est affiche une baisse à l’année de 50%, tandis que sur les trois derniers trimestres, elle représente 63%. La région Asie-Pacifique observe un recul à l’année de 44%, tandis que pour les trois derniers trimestres, il n’est que de 52%. Enfin la région du Moyen-Orient et de l’Afrique (MEA) est la plus préservée avec un recul de seulement 39% à l’année, 52% pour les trois derniers trimestres.
Un impact à l’ampleur inédite
Au début 2020, le secteur des voyages d’affaires bénéficiait d’une croissance ininterrompue depuis 10 ans, avec une moyenne de 5,1% par année. L’ampleur de ces pertes et leur impact sur les fournisseurs de voyages est sans précédent : les pertes liées aux dépenses de voyages d’affaires en 2020 devraient être dix fois plus importantes que l’impact du 11 septembre ou de la grande récession de 2008.
En conséquence, on peut s’attendre à ce que certains acteurs des secteurs situés à l’épicentre de cette crise doivent désormais compter avec une plus grande volatilité. Cela concerne les loisirs, l’hôtellerie, les transports terrestres, la vente au détail, les services de restauration et l’énergie.
Reprise complète en 2025 ?
Une augmentation de 21% des dépenses liées aux voyages d’affaires est prévue pour cette année. L’essentiel de ce gain devrait se produire à la fin 2021, à mesure que les vaccinations se multiplient dans le monde et que la confiance des consommateurs revient.
En 2022, les perspectives du BTI prévoient une nouvelle accélération des voyages d’affaires, notamment une reprise significative des réunions de groupe et des voyages d’affaires internationaux.
Si la croissance annuelle des dépenses liées aux voyages d’affaires devrait ralentir quelque peu en 2023, elle devrait rester bien supérieure aux taux de croissance moyens historiques de 4,6%.
D’ici à la fin 2024, les dépenses annuelles liées aux voyages d’affaires devraient atteindre environ à $1.400 milliards, ce qui équivaut presque au pic de recettes de $ 1.430 milliards atteint avant la pandémie de 2019. Un retour complet aux niveaux d’avant la pandémie est attendu d’ici à 2025.