Triste image pour ce pays qui représentait le rêve américain où tout était possible. En 4 années de Présidence, Trump a surtout réussi à diviser le pays, et même à l’opposer. Le racisme y est ancré plus que jamais. Les minorités africaines et autres y sont malmenées dans de nombreux États.
Les associations racistes, naguère le Klux Klux Klan, sont regroupées sous le vocable de Suprématistes Blancs. L’utilisation des armes à feu est banale, certaines peuvent même être assimilées à des armes de guerre. Les fusillades sont monnaies courantes, pratiquement journalière dans le pays. Mais c’est normal paraît-il, sur base de leur célèbre constitution.
Les Forces de Police, il vaut mieux les éviter si on tient à la vie, tant leur pouvoir est presque incontestable. La célèbre NRA, National Riffle Association, est un lobby démoniaque qui protège et défend l’industrie des armes.
Le système de santé Obamacare a été « neutralisé ». Seuls les privilégiés ou nantis pourront se faire soigner. Et je passe sous silence sa gestion de la pandémie. Le slogan America First est, lui aussi, lourd de conséquences économiques. À ce niveau, démocrate ou républicain, le prochain Président servira la même cause envers l’Europe et les autres régions du monde.
La grande différence sera la manière
Trump, avec ses menaces guerrières, a perdu la confiance des interlocuteurs diplomatiques. Ses interprétations fantasques et ses mensonges font reculer les plus téméraires d’entre eux.
Mais surtout ses menaces à tout va, inclus celle de faire appel à la Cour Suprême américaine s’il venait à perdre les élections : du jamais vu en démocratie. On pourrait le comparer à un dictateur qui s’accroche au pouvoir, et qui via cette même Cour dont il a le contrôle indirect, pourrait modifier la Constitution pour s’attribuer un 3ème mandat. Plus rien n’est impossible.
Le démocrate Biden, avec surtout une femme comme vice-présidente Kamala Harris, pourrait au moins redessiner l’image des USA, et reconstruire une forme de terre hospitalière. Car, après ce descriptif sommaire, il faudra courage et sang-froid pour se rendre dans ce pays comme touriste, dirigé par Trump. Déjà courage aux professionnels qui commercialisent la destination, ils en auront bien besoin.
Et Nous dans tout ça ?
L’Europe, hors la Grande Bretagne, représente 448 millions d’habitants, les USA 328 millions. L’Europe se devra de construire son propre système de défense, car Trump se nettoie les chaussures sur l’Otan.
Le monde change, après 75 années de paix avec un allié traditionnel, les USA. Peut-être est-il temps de réfléchir à d’autres alliances ? Le dollar US oui, mais pas à n’importe quel prix.
Au moment de mettre cet article « sous presse », le gagnant des élections n’est pas encore connu, mais les incidences pour le consommateur restent inchangées.
C’est l’inconvénient mineur d’une chronique réalisée le jour même, c’est qu’aujourd’hui, je dois vous parler des élections américaines alors que ce jeudi matin, je suis comme vous, dans l’expectative.
Je ne sais pas quel candidat a gagné et je ne sais pas si l’incertitude va durer toute la matinée, toute l’après-midi, plusieurs jours, voire plusieurs semaines comme pour l’élection de l’année 2000 aux Etats-Unis.
Si c’est le cas, la Bourse américaine risque de réagir par une chute importante. La chute sera même plus importante que du temps d’Al Gore et de George Bush junior car ici nous sommes en pleine pandémie, donc en pleine incertitude, et un résultat électoral incertain risque de laisser les Etats-Unis sans leadership.
L’autre raison pour laquelle les investisseurs n’aiment pas cette incertitude, c’est qu’ils ont peur d’une éventuelle explosion de violence post-électorales entre les partisans des deux camps, pour la simple raison que Donald Trump a déjà fait part de sa défiance envers les votes par correspondance, avec la possibilité qu’il conteste le résultat final si ce dernier est serré.
En réalité, contrairement à ce qu’on pourrait penser ici en Europe, le résultat ne changera pas fondamentalement la politique des Etats-Unis.
Oui, si c’est Biden qui est élu, on aura un interlocuteur avec davantage de manières, ce qui n’est pas difficile comparé à Trump, il aura aussi à cœur de faire revenir son pays dans la COP 21 et la lutte contre le réchauffement climatique, mais sur le reste, il y aura une forme de continuité.
D’abord, le bras de fer avec la Chine ne changera pas sur le fond, sans doute sur la forme, mais les Démocrates n’ont pas envie d’apparaître comme des faibles face à un gouvernement chinois qui ne cache plus sa volonté de devenir la première puissance mondiale.
De même, contrairement à ce qu’on pourrait penser, les inégalités ont surtout explosé durant le règne de Barack Obama, et les Démocrates ont compris sur le tard, qu’ils ne pouvaient pas juste être les porte-paroles de Wall Street et de la Silicon Valley, ils savent qu’ils doivent aider en priorité les classes populaires, celles qui ont voté pour Donald Trump.
Et puis, sur le plan économique, ne nous leurrons pas, le rôle du chef de la Maison Blanche est moins important que celui du président de la banque centrale américaine dans la gestion de cette crise économique.
Ne plaquons pas notre vision européenne sur cette élection, la lutte entre Républicains et Démocrates n’est pas une lutte de la droite contre la gauche.
Les Démocrates, du moins ceux et celles qui ont gouverné jusqu’ici la Maison Blanche seraient situés à la droite de la N-VA sur le plan économique s’ils étaient Belges.
Ça a l’air étonnant mais c’est une vérité souvent estompée en Europe car elle va à rebrousse-poil de notre vision idéalisée des Etats-Unis. Comme dirait un journaliste célèbre, lorsque la légende est plus belle que la vérité, imprimez la légende.
Plus sérieusement, je vais suivre le conseil d’un américain sur LinkedIn: si mon candidat perd, je vais aller au boulot, je serai heureux, je vivrai ma vie et j’aimerai les autres. Et si mon candidat gagne ? Pas de problème, je ferai la même chose. Et vous ?