Europe; Greenland, East coast. Skoldungen fjord discovered on a cruise. The east coast of Greenland is particularly inhospitable, made up of steep mountains that seem to rise from the sea and bluish-colored icebergs that drift in deep fjords where there are also glacial tongues that descend towards the sea.

Le Groenland est une destination souvent restée dans l’ombre d’autres régions voisines comme le Spitzberg ou l’Alaska et pourtant cette terre mérite d’être visitée. La croisière est une des meilleures manières de découvrir ce territoire afin de pouvoir y multiplier les expériences : culture inuit, icebergs, chiens de traîneau, langues glaciaires, baleines à bosse, aurores boréales, etc… On vous emmène sur nos souvenirs si vous avez le virus de l’exploration.

Quand en août 2019 Donald Trump alors président des Etats-Unis a affirmé vouloir acheter le Groenland, il a soulevé l’hilarité de beaucoup mais aussi la consternation des Danois et des Groenlandais dont le premier ministre de l’époque avait rétorqué que puisque l’explorateur Leif le Chanceux, fils d’Erik le Rouge, qui avait grandi au Groenland, était le premier Européen à avoir découvert l’Amérique, il lui semblait naturel que la nation groenlandaise récupère les Etats-Unis… Cette crise diplomatique a en tout cas contribué à jeter de l’ombre sur la crédibilité du président américain mais surtout elle a attiré les lumières vers cet immense territoire autonome danois situé dans l’Arctique, à 26 km à peine du Canada.

Une destination encore confidentielle et mythique qui accompagne les fantasmes de nombreux voyageurs inspirés ou pas par les récits légendaires sur les Vikings ou ceux plus scientifiques de Knud Rasmussen qui a fondé le comptoir de Thulé à l’Extrême Nord du Groenland auprès des Esquimaux. Aller au Groenland n’est pas à la portée de tous. Les plus jeunes, sportifs et aventureux, choisiront certainement d’y randonner ou d’y faire du kayak dans la baie de Disko ou encore de louer un bateau pour faire du cabotage le long des côtes avant de prendre un vol vers une autre destination.

La jeune driver qui guide ici notre zodiac en mini croisière dans un fjord est aussi notre source d’informations sur la géologie particulière des lieux.

En effet il faut savoir que la plus longue route goudronnée du pays ne dépasse pas 35 km et que les villes ne sont pas connectées entre elles comme elles le sont ailleurs dans le monde. Au Groenland dont 81% du territoire ne forme qu’une immense calotte glaciaire, les villes sont toutes côtières à l’exception de Kangerlussuaq située à l’extrémité du plus long fjord du pays, à quelque 170 km de la mer. Il ne reste donc que le bateau, l’avion ou l’hélicoptère pour se déplacer d’une ville à l’autre.

C’est là tout l’intérêt d’une croisière qui, en une dizaine de jours de voyage, permet de découvrir différentes facettes de cette île depuis la côte Est jusqu’au Nord du cercle polaire sur la côte Ouest en passant par le Sud. Nous avons voyagé avec le SH Vega de Swan Hellenic qui nous a offert une très belle croisière d’expédition en nous emmenant voir ce que les autres ne voient pas (« See what others don’t », leur logo). Pour en apprendre davantage sur ce navire spécialisé pour une utilisation toute l’année dans les eaux polaires, découvrez notre article « Swan Hellenic, une nouvelle venue sur le marché des croisières d’exception ».

La côte Est du Groenland, première rencontre

Notre cabine toute cosy avec les parkas doublées et les sac étanches offerts qui nous attendent sur le lit.

C’est à Reykjavik, dans le port proche du centre de la capitale islandaise, que nous embarquons sous une pluie battante. Peu importe, la découverte de notre nouveau home réparti sur 6 ponts occupe tous les passagers. La première surprise de notre cabine est la douce lumière d’une cassette feu ouvert encastrée dans le mur qui fait face au lit. L’espace se prolonge avec un coin salon chargé de coussins, une table de travail surmontée d’un grand écran de télévision et une double vue sur l’extérieur grâce à deux hauts sabords. Les armoires sont si nombreuses que le rangement peut se permettre d’être aléatoire au point qu’il nous arrivera d’égarer nos petites affaires. Seul bémol, une salle de bain exigüe mais largement compensée par le confort de l’espace de vie particulièrement cosy.

La première journée en mer se vit un peu au ralenti, certains souffrent du mal de mer durant la traversée du détroit du Danemark mais chacun veille à être présent pour la formation aux gestes de sécurité, l’apprentissage de la fixation du gilet de sauvetage qui deviendra comme notre seconde peau lors de nos sorties en zodiac et la visite du basecamp où chaque cabine a son casier pour y garder les hautes bottes antidérapantes prêtées par Swan Hellenic, indispensables pour débarquer du zodiac les pieds dans l’eau. On y apportera également nos vêtements (pantalons et surpantalons, bonnets, cols et gants) qui seront « décontaminés » à savoir aspirés pour en retirer toutes les petites bactéries amenées depuis notre pays d’origine. Dans chaque cabine nous avons trouvé une parka doublée d’une doudoune bien chaude ainsi qu’un sac étanche pour y ranger les appareils photos et autres lors des transferts en zodiac, le tout offert avec l’inscription à la croisière.

La côte Est et son liseré d’îlots rocheux devant lesquels dérivent lentement des icebergs.

C’est avec l’éclat orangé des lueurs chaudes de l’aurore que les plus courageux découvriront la côte groenlandaise qui surgit sous la forme d’un liseré d’îlots rocheux chapeautés de neige et de glace. Autour de nous dérivent lentement nos premiers icebergs, d’une blancheur immaculée. Le bateau emprunte un fjord étroit bordé de pics escarpés, de parois rocheuses verticales et de rivières serpentines de glace plongeant dans la mer. Le fjord de Skjoldungen nommé d’après un des premiers rois danois Skjold tourne autour d’une île du même nom où jadis vivait une colonie de nomades Inuits. Notre première sortie en zodiac nous permettra d’approcher de plus près cet incroyable paysage qui superpose d’énormes crevasses et des blocs de glace, des séracs, qui se découpent dans un ciel bleu qui se noie dans les eaux laiteuses du fjord, enrichies par les minéraux qui dégringolent des falaises.

On se sent bien humble devant cette langue glaciaire qui gronde par moments et nous verrons même des parois s’effondrer dans l’eau.

Le lendemain le bateau se glissera dans le Prince Christian Sound, une voie d’eau d’une centaine de kilomètres entre les îles de l’archipel du Cap Farewell qui permet de rejoindre plus aisément la mer du Labrador sur la côte Ouest. Les nombreux fjords cernés de montagnes abruptes qui grimpent souvent à quelque 2000 m de hauteur créent des courants de marée qui ralentissent le cours du bateau, attentif à garder son cap grâce au sonar qui lui indique les roches sous-marines. La profondeur du fjord peut passer de 500 m à 50 m tout comme sa largeur peut se restreindre à 500 m.

Magie de cette piscine chauffée dont l’eau semble se fondre dans celle du fjord offrant aux regards une symphonie de bleus

Nous passerons la première partie de la journée à nous plonger dans la contemplation de ce paysage grandiose sous un ciel incroyablement bleu. (A suivre)

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