Vol supersonique : Boom espère certifier son Overture dans deux ans

Overture, présenté comme le futur successeur de Concorde, verra-t-il le jour avant la fin de la décennie ? Au Farnborough Airshow, Blake Scholl, fondateur et directeur général de Boom Aerospace a annoncé qu’il était convaincu qu’un exemplaire « entièrement certifié » de l’avion « pourrait bien être au centre de l’attention lors de la prochaine édition du salon aéronautique dans deux ans ».

L’entreprise américaine, née il y a tout juste dix ans à Denver (Colorado), a également profité de l’événement pour dévoiler le poste de pilotage du XB-1. Ce dernier est le démonstrateur technologique du futur supersonique, plus proche d’un avion de chasse que de la version finale. L’avionneur a obtenu cette année une autorisation spéciale de l’Agence américaine de la sécurité aérienne (FAA) pour le faire voler. L’une des conditions de la réussite du projet est la conception de moteurs. Il y a deux ans, Boom s’est séparé de Rolls-Royce (dont les moteurs Olympus propulsaient le Concorde). Le constructeur s’est alors rapproché de StandardAero, dont l’usine du Texas fabrique le nouveau moteur Symphony.

Cela fait désormais vingt ans que le Concorde ne vole plus. Il avait fallu 66 ans pour passer du Wright Flyer des frères Wright, en 1903, jusqu’au premier vol d’essai du supersonique franco-britannique, en 1969. « Si nous avions poursuivi cette tendance en matière de vitesse, nous serions tous en train de profiter de vols au-dessus de Mach-5 à l’heure actuelle. Mais au lieu de cela, la vitesse a stagné. Les avions de ligne de dernière génération ne sont pas plus rapides que ceux qui nous ont fait entrer dans l’ère du jet » s’étonne Blake Scholl.

Mais la question de la rentabilité prime sur tout le reste. Or, si Concorde transportait 100 à 110 passagers, Overture embarquerait entre 65 et 80 personnes. Et il consommerait moins que son prédécesseur, étant plus léger avec le recours massif aux matériaux composites.

Mais le recours à du carburant d’aviation durable (SAF) plus cher que le kérosène classique, afin de « verdir » le vol, ne manquerait pas d’alourdir la facture. Certains experts se montrent en outre dubitatifs sur la capacité d’opérer des vols supersoniques avec du SAF non fossile à des altitudes aussi élevées (l’Overture volerait à 60.000 pieds, soit pratiquement deux fois plus haut qu’un jet classique).

Au salon de Farnborough, Boom a voulu convaincre que cet avion ne serait pas réservé à une élite, avançant que ses tarifs seraient comparables à ceux des billets d’avion actuels en classe affaires et en première classe. Pour Blake Scholl, «les vols transocéaniques seront proposés à des tarifs 75 % inférieurs à ceux pratiqués sur le Concorde ».

L’avion, qui volerait à Mach 1,7 (2,2 pour le Concorde), devrait par ailleurs avoir un rayon d’action plus important que son prédécesseur franco-anglais, soit 7 866 km (7 223 pour Concorde), lui ouvrant des options supplémentaires. Et Overture, avion US, ne se verra pas interdire le survol du territoire nord-américain, à la différence de Concorde…

Blake Scholl assure aujourd’hui que les compagnies aériennes sont « enthousiastes (…). Nous avons annoncé plus de 130 avions en commande et en précommande avec certaines des meilleures compagnies aériennes du monde, comme United, American et Japan Airlines. Mais nous ne faisons que commencer ».

Overture a bénéficé d’une levée de fonds de 100 millions de dollars en 2019. Mais les coûts de développement sont considérables, et les challenges technologiques énormes, à commencer par le bang supersonique lorsque l’avion atteint les 1224 km/h et franchit le mur du son…

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