Vision d’une étudiante d’aujourd’hui pour le tourisme de demain (1/2)

Margaux a conclu son parcours en Travel & Tourism Management à l’Institut Charles Péguy avec un mémoire titré : Océans en péril. Analyse du rôle du secteur touristique dans la protection des écosystèmes marins.

Il y avait largement de quoi dire ! Pourtant, l’étudiante est allée bien plus loin encore, en se penchant sur la conscientisation de sa génération et de celles qui suivront sur tous les problèmes liés à l’écologie et au tourisme.

Nous reprendrons ici une partie de ses conclusions, qui pour nous sont un témoignage concret que « les choses commencent à changer », et donc qu’un espoir existe de voir évoluer notre rôle d’agents touristiques, et la perception de la clientèle. Bonne lecture.

Éducation d’abord

« A travers ce mémoire, j’ai essayé de faire passer le message que le manque d’éducation est le plus grand ennemi du changement. En tant que professionnels du tourisme, nous nous devons d’éduquer chaque client avec lequel nous partageons notre amour pour cette terre qui nous fait vivre. Nous ne changerons peut-être pas le monde, mais nous changerons le monde de nombreuses personnes.

Toi aussi, Institut Charles Péguy, tu peux aider, à ton échelle, à amorcer ce changement. Car contrairement au milieu professionnel, toi, tu as un rôle direct sur l’éducation de centaines de jeunes chaque année !

J’ai remarqué que pendant notre cursus, il ne nous a pas été proposé de cours suffisamment concret sur la sensibilisation à la durabilité et à l’écoresponsabilité. Je trouve qu’à l’heure actuelle, l’Institut devrait absolument mettre en place une formation couvrant le sujet.

Respect ensuite

Il est impératif que les futurs professionnels des secteurs touristique, hôtelier et évènementiel sachent comment aborder leur métier avec le plus de respect possible pour l’environnement.

Rodolphe Christin a dit une phrase très juste dans son livre « Le Manuel de l’antitourisme », qui expose exactement ce que je veux faire passer à travers ce mémoire :

« L’un des paradoxes du tourisme d’aujourd’hui est de tuer ce dont il vit, en véritable parasite mondophage. Celui-ci préfère le divertissement (c’est-à-dire l’événement) à la diversité ; le premier est en effet plus confortable car il ne remet rien en cause. Ainsi le touriste déclare son amour à cette planète dans ses moindres recoins, et, ce faisant, il contribue à l’épuiser impitoyablement »

L’objectif de ce cours

serait de faire comprendre que « l’éco-tourisme », « les éco-hôtels » ou encore les événements « écoresponsables », ne doivent plus être considérés comme une catégorie, mais devraient être la norme.

Ces termes sont encore considérés beaucoup trop comme « catégorie de niche », et les personnes étant sensibles à ce sujet, vues comme « utopistes », sont encore trop souvent moquées. Et ça doit cesser ! Si tout le monde était au courant de la gravité du problème, ceux qui seraient moqués seraient ceux ne prenant pas la situation au sérieux !

Les actions que je recommanderais de mettre en place dans l’industrie du tourisme en général :

Soutenir l’économie et les communautés locales. Il serait intéressant que dans chaque destination, le secteur du tourisme soit lié avec un réseau de producteur locaux, afin de soutenir leur économie locale. Ceci éviterait notamment d’importer des produits venant de loin ainsi que le suremballage. Cela permettrait aux touristes de manger beaucoup plus sain et de saison. En plus des petits producteurs locaux, chaque acteur du tourisme devrait promouvoir et développer les secteurs économiques locaux de leur destination tels que les secteurs culturels et l’artisanat.

Imposer une écotaxe qui serait réinvestie dans la protection des écosystèmes et de la biodiversité de la région. En parallèle de cela il faudrait créer des campagnes de marketing mettant en lumière les résultats et l’efficacité de ces revenus. En effet, il n’est plus à démontrer que les humains sont plus enclins à dépenser leur argent pour la « bonne cause » s’ils ont été stimulés émotionnellement avant, et s’ils sont certains que leur argent atteindra la bonne destination.

Développer des stratégies pour décarboner l’ensemble de l’industrie du tourisme en surveillant et en réduisant les émissions de gaz à effet de serre au niveau mondial, national et sectoriel, avec des objectifs pour les sous-secteurs du tourisme et l’ensemble de la chaîne logistique.

Le secteur du tourisme devrait avoir des contacts avec les gouvernements distincts, afin de connaître les problématiques endémiques à chaque destination et mettre en place des activités cohérentes en fonction des besoins de chacun.

Chaque activité touristique devrait également être supervisée, ou suivie par le monde scientifique afin de prévoir chaque retombée de nos actions, et de ne pas créer des situations qui semblent utiles sur le moment mais qui auraient des conséquences négatives sur le long terme.

Marc Dans avec Margaux Vancraywinkel

Suite et fin demain

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