Attiré par la Bourgogne et ses sites gaulois, je partais vers Alise-Sainte-Reine quand j’ai vu la plaque annonçant Vézelay. Attiré par la réputation du lieu, je m’y suis donc rendu.
Il faut dire qu’à mon âge, c’est un exercice assez physique ! Le parking réservé aux « touristes » n’est pas vraiment tout près, mais dès l’entrée du village, ça monte raide jusqu’au sommet de cet éperon rocheux spectaculaire.
Chacun est évidemment libre de ses croyances, et pour ma part je n’ai jamais porté de crédit à ce crâne de Marie-Madeleine, surtout que la brave sainte était bicéphale puisque son « autre » crâne est présent en la basilique de Saint-Maximin, en Provence. Mais soit, la question n’est pas là ; elle porte plutôt sur les mouvements de foule vers ces grands sites « religieux ». Je préfère nettement le mot « sacré » pour les définir.
Et effectivement, quand on arrive au sommet de la colline, devant l’immense basilique, que l’on soit croyant ou non, on est subjugué par l’impression très forte de se trouver sur un lieu sacré. Une impression que beaucoup ressentent ou ont ressenti au Mont-St-Michel, ou devant la cathédrale de Chartres, par exemple : ces lieux sont véritablement chargés d’une sorte de puissance sacrée, et celle-ci n’a que peu à voir avec la religion chrétienne.
Ces lieux, pour la plupart, offraient déjà des temples romains, et bien avant eux ils étaient sacralisés par d’autres temples, celtiques ceux-là, appelés nemetons, de « nem », sacré. Il est même probable que bien avant l’arrivée des Celtes dans le courant du 2e millénaire avant notre ère, ces mêmes lieux étaient sacralisés par une pierre, comme c’est (paraît-il) le cas sous la cathédrale de Chartres.
Il reste que de nos jours, le tourisme religieux est un segment qui compte dans notre industrie. Outre les lieux cités, on peut rajouter Lourdes, les Saintes-Maries-de-la-Mer, Lisieux et d’autres encore pour la France, et chez nous Banneux ou Beauraing, sites d’apparitions, sans même parler des nombreux pèlerinages et des processions plus ou moins folkloriques.
C’est que le bon peuple a bénéficié de la seule voix qui jadis faisait autorité dans les villages, celle du curé. Rappelons-nous Don Camillo. Depuis, les voix et les voies suivies sont celles des réseaux sociaux. Mais rien n’a fondamentalement changé.