Lors d’une conversation ouverte avec les représentants de nos deux associations professionnelles, Anne-Sophie Snyers pour l’UPAV côté francophone et Koen van den Bosch pour la VVR côté flamand, il nous a été rappelé les termes d’un Arrêté Royal, selon lequel toute agence de voyages doit réaliser au moins 15% de son chiffre d’affaires en création propre. C’est à la fois un problème et une bouée de sauvetage.
Problème pour les agences qui font uniquement de la revente de produits conçus par les TO, d’autant plus que la nouvelle réglementation belge sur la TVA a changé les choses: dorénavant, la facturation d’un voyage est laissée à son créateur, le TO, et l’agence doit facturer à ce TO le montant de sa commission ; ce qui va faire s’écrouler le chiffre d’affaires des agences, et donc les 15% obligatoires de création propre prennent une importance considérable.
Bouée de secours ?
Oui, certainement, si l’on considère l’évolution du métier d’AGV face aux avancées technologiques. La valeur ajoutée des agences, jadis, c’était de constituer un réseau, un maillage même, qui couvrait le monde entier et permettait à tous les fournisseurs de services d’être présents partout. Internet a bouleversé cet état de fait, et désormais, la vente directe gagne du terrain tous les jours.
Et non seulement la vente directe, mais la facturation directe au client par le TO et la perception du paiement. Que reste-t-il alors du rôle de l’AGV ? Il reste bien sûr le «conseil» et le contact humain, qui sont importants mais pas suffisants. Il faut plus de valeur ajoutée. Et celle-ci doit être la création propre des agences, des produits très bien connus par le vendeur, des produits de niche qui permettent de se distinguer des autres.
Cela comporte certains risques ?
Oui, bien sûr, laisser tous les risques au TO était un grand confort. Mais c’est pourtant la seule solution pour ne pas disparaître à terme. Créer un produit permet à l’agence de travailler sur base de prix nets, et d’ajouter une marge qui lui convienne en fonction des heures de travail que la création a demandé, tout en restant compétitive sur un marché donné.
C’est cette façon de faire qui a toujours été celle des DMC ou des réceptifs. Alors pourquoi pas pour les agences émettrices ? L’avenir est là.