La polémique sur les vaccins a démarré. En France, n’en parlons pas, elle fait déjà les choux gras des médias locaux. Et en Belgique, elle démarre aussi assez rapidement. Car ceux qu’on entend aujourd’hui le plus, ce sont les pro-vaccins. Les anti-vaccins, on connaît leur position : elle n’a pas changé. Et comme le gouvernement n’a pas rendu la vaccination obligatoire, il leur a coupé tout un argumentaire, d’où leur silence relatif.
Reste que les pro-vaccins ont pris le relais. Le monde économique est en faveur, parce qu’ils savent que les pays qui agiront le plus rapidement seront aussi ceux qui sortiront le plus vite de la crise économique. La thèse des économistes et du patronat, c’est que chaque jour de perdu est un jour avec des morts en plus et des chômeurs en plus.
C’est la raison pour laquelle le gouvernement de nos voisins français est très critiqué en ce moment pour sa lenteur à vacciner sa population. Bien entendu, la population s’est entendu dire qu’en France, on est plus lent car on a « la volonté de faire les choses bien, en terme de sécurité, d’efficacité, d’organisation, de consentement et d’éthique » comme l’a expliqué le professeur Fischer.
Mais d’autres commentateurs ont pointé du doigt que ça revient à dire que les 114.00 italiens déjà vaccinés, les 250.000 allemands ou le million de britanniques ou d’Israéliens auraient donc été traités avec moins de soin. Est-ce possible, docteur ? Remplacez France par Belgique, et vous aurez à peu près les mêmes commentaires bientôt.
D’ailleurs, le patronat flamand est sorti du bois pour inciter le gouvernement à aller plus vite en ajoutant que s’il faut attendre la fin janvier pour vacciner les résidents des maisons de repos, ce sera beaucoup trop tard.
En fait, je comprends les attitudes des uns et des autres. Nos gouvernements sont parfois paralysés par la peur. Nos hommes politiques ont en réalité peur de ceux et celles qui ont peur et qui pourraient les attaquer demain sur le plan pénal. Et puis comme le faisait remarquer l’éditorialiste du quotidien économique Les Echos, nous sommes sans doute des enfants gâtés sans le savoir. Ce qu’il veut dire par là, c’est que nous voulons un risque zéro mais en même temps aller très vite.
Nous voulons tous maîtriser cette épidémie mais en même temps, nous crions à la dictature face à certaines mesures jugées liberticides. Avec une bonne question à la clé : un passeport vaccinal est-il plus liberticide que la fermeture de commerces ou des restaurants pendant des mois ?
Bref, vous l’avez compris, l’année démarre en trombe avec plus de questions que de réponses. Fort heureusement, une interview de Katalin Kariko, une biochimiste hongroise à la presse espagnole (El Pais) peut nous rassurer au milieu de cette cacophonie.
Cette dame de 65 ans qui est la mère du vaccin anti-covid estime que pour l’été, nous pourrons reprendre une vie normale. Cela fait 30 ans qu’elle travaille sur le sujet des vaccins ARN, espérons qu’elle voit juste.