Le prix des motos Harley-Davidson et le prix de l’essence sont décidés depuis quelques jours par Donald Trump. C’est ce que nous explique Amid Faljaoui, notre chroniqueur éco.
Aujourd’hui, une bonne partie de l’économie mondiale est polluée par la politique et doit souvent céder aux caprices du président des États-Unis.
C’est le cas pour la guerre commerciale qu’il a lui-même démarré avec la Chine et le reste du monde. La Chine, passe encore, mais vouloir imposer des droits de douanes de manière unilatérale à ses précieux alliés n’a aucun sens. Et c’est ce que Donald Trump découvre via l’exemple du constructeur de motos Harley-Davidson.
Ce fabricant de motos a indiqué qu’il ne voulait pas faire payer 2000 euros de plus ses clients européens, et donc la direction Harley-Davidson a annoncé qu’elle allait délocaliser sa production hors des Etats-Unis pour échapper aux droits de douane. Trump a qualifié ses dirigeants d’antipatriotes mais le mal est fait. Et tout cela parce qu’il veut séduire ses compatriotes pour les prochaines élections qui auront lieu en novembre prochain.
Il veut apparaître comme l’homme qui tient ses promesses avant de changer d’avis une fois que les élections seront gagnées. Mais il n’y a pas qu’en matière de commerce international que Donald Trump essaie d’influencer le cours des choses.
« L’économie mondiale est aujourd’hui aux mains de la politique et non pas l’inverse »
Dans un autre domaine, Donald Trump essaie également d’influer le prix du pétrole. Il estime que le prix du baril est trop élevé. Là encore, il se réveille maintenant, parce que la « driving season » a démarré. La « driving season », c’est la période d’été durant laquelle les américains voyagent à travers les États-Unis pendant leurs vacances, et il veut donc assurer le prix de l’essence le plus bas possible.
Résultat : il fait pression sur l’Arabie saoudite pour qu’elle augmente sa production et donc fait réduire les prix du pétrole. En soi, l’Arabie saoudite n’y a pas trop intérêt : avec sa guerre au Yemen, elle a besoin d’énormément d’argent. Les autres pays comme l’Iran ou le Vénézuela ont aussi besoin d’un baril élevé.
Mais voilà, l’Arabie saoudite a besoin des États-Unis pour contrer son allié mortel l’Iran, et donc, elle a fini par obéir à Trump en dépit du bon sens.
L’Arabie saoudite a réussi à rallier à sa cause la Russie, grand pays producteur de pétrole, le deal, non officiel – bien entendu -, c’est que l’Arabie saoudite laisse la Syrie aux mains des Russes. Et voilà comment l’économie mondiale est aux mains aujourd’hui de la politique et non pas l’inverse comme on le dit trop souvent !