On se demande parfois si le voyageur qui ne se déplace pas souvent peut être qualifié de voyageur. Ce serait plutôt un sédentaire. Comme la carie, d’ailleurs : c’est dentaire. Mais dans mon cas, ce serait plutôt le contraire : je n’ai agi qu’une seule fois en nomade pour mes vacances, et c’était pour rejoindre l’île d’Yeu en longeant les côtes du Nord, de Normandie et de Bretagne, avec parfois des incursions vers l’intérieur…
Première étape : Wissant. Un nom qui semble préciser le nombre d’habitants de cette agréable station. Le lendemain matin, direction la Bretagne, ce pays de mer où les récifs de fond d’eau font des rideaux défensifs.
Nous avons déjeuné à Dinan, ce qui, avouons-le, est paradoxal. Le jour suivant, nous étions à l’extrême ouest de la Bretagne, quand, regardant au loin vers la mer, je dis : Ouessant. Et ma femme me répond : entre 99 et 101. La logique féminine est implacable.
S’il y a bien une ville que nous ne voulions pas manquer à l’approche de Noël, et que le Père Noël lui-même ne manque jamais de visiter, c’est Rennes. Au cas où il tomberait en panne… Ensuite, un crochet vers l’intérieur des terres, pour aller voir Angers. Et me remémorer mon passage éclair en agence de pub ! Un de nos clients était la Région de l’Anjou ; j’avais donc proposé ceci :
L’Anjou, ce n’est pas le coup de fusil, mais une destination qui vous enflammera ! Anjou, feu !
Ça n’a pas plu
Retour en Bretagne du sud : j’avais vu un très bon film touristique sur Nantes et sa région, dans lequel on voyait beaucoup de gros plans du Pays nantais. Ça m’a mis l’eau à la bouche ; enfin, le vin pour être honnête.
Tout ça pour arriver à l’île d’Yeu, où nous n’avons pu rester. Nous avons d’abord cru qu’on pourrait y loger à l’œil, puisqu’il s’y déroulait justement le Congrès International d’Ophtalmologie. Mais voilà, étant spécialiste du globe terrestre et non de l’oculaire, nous n’avons pas trouvé de logement.
Nous avons donc opté pour l’île de Ré, où ma femme a attrapé un dérangement intestinal. Lady à Ré, en quelque sorte. Partir à l’aventure, ce n’est décidément pas pour moi.
