Un vol de WestJet a-t-il frôlé la catastrophe à St-Martin le 7 mars ?

Tournée le 7 mars dernier à Sint Maarten, la vidéo a été visionnée plus d’un million de fois sur YouTube – et c’est sans compter les milliers de visionnements additionnels effectués dans d’autres médias sociaux ou traditionnels. On y voit un Boeing 737 de WestJet approchant de l’Aéroport international Princess Juliana (SXM) de Sint Maarten…

« Il ne manquait que quelques pieds pour que le Boeing s’écrase dans l’eau. Un moment choquant pour tous ceux qui se trouvaient au sunset-bar de la plage Maho », indique la présentation de la vidéo sur YouTube. Le tabloïd britannique The Mirror a publié la vidéo avec la mention « Scary! » (effrayant!) en grosses lettres. L’article raconte que la première des deux approches de l’appareil avait de quoi faire dresser les cheveux sur la tête même aux habitués du site d’observation d’avions de SXM, précise-t-on.

Il faut savoir, en effet, que la plage Maho est située directement en face de la piste de SXM. Le corridor d’approche de cet aéroport est donc très prisé par les passionnés d’aviation, qui peuvent avoir une bonne vue des appareils à l’atterrissage. De fait, plusieurs amateurs d’aéronautique ont immortalisé l’événement survenu le 7 mars dernier.

Mais que s’est-il passé exactement ce jour-là? Le vol 2652 de WestJet a-t-il vraiment frôlé la catastrophe comme on l’a laissé entendre? WestJet a tenu à présenter sa version des faits sur son blogue.

UNE APPROCHE INTERROMPUE

D’entrée de jeu, l’auteur du billet, Scott Wilson, admet que le mardi 7 mars, les pilotes du vol 2652 en provenance de Toronto ont procédé à une remise des gaz, lors de l’interruption de l’approche à SXM.

M. Wilson précise aussitôt qu’une approche interrompue n’est pas du tout d’un quasi-accident. Selon lui, les titres comme « Accident évité de justesse » ou ceux évoquant une « quasi-collision filmée sur le vif » étaient « maladroits et franchement irréfléchis ». « Certains spéculaient même qu’une catastrophe potentielle avait été évitée », s’insurge-t-il.

Scott Wilson s’applique ensuite à expliquer qu’une approche interrompue avec procédure de remise des gaz, comme celle exécutée à SXM, n’a rien de véritablement exceptionnel – « sans être courante, n’est tout de même pas rare », dit-il.

Selon lui, c’est une procédure pour laquelle les pilotes sont formés et qu’ils exécutent sans hésiter « lorsqu’ils estiment que c’est la bonne décision à prendre ». Par exemple, lorsque les conditions de la météo ou de la piste ne sont pas idéales ou lorsqu’un autre avion se trouve toujours sur la piste ou dans les environs, illustre-t-il.

Et dans le cas de l’événement survenu à SXM? À cette occasion, c’est « en raison de variations rapides des conditions météorologiques » que l’appareil est descendu au-dessous de la trajectoire d’approche au moment de l’atterrissage, révèle M. Wilson. Après avoir reconnu la situation, l’équipage a simplement appliqué la procédure… et obtenu les résultats escomptés : une approche interrompue en toute sécurité et un atterrissage sans incident.

« Se fiant sur leurs aptitudes, leur formation et leur expérience, nos pilotes qui ont effectué l’atterrissage de notre Boeing 737-800 à SXM la semaine passée ont pris la bonne décision et la procédure a fonctionné comme il se doit », insiste Scott Wilson.

« Il est toujours utile de mettre les choses en perspective lorsque vous observez une photo, visionnez une vidéo ou lisez ou entendez une nouvelle », conclut avec sagesse le blogueur de WestJet.

Pour voir la vidéo sur YouTube : https://www.youtube.com/watch?v=yNhAYKM-7LQ

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