C’est sans doute générationnel, mais nous devons bien avouer que nous sommes souvent a quia devant les expressions du langage contemporain. Les mots qui suivent sont tous pris dans de la littérature consacrée au tourisme et aux voyages en général.
Premier exemple :
–Réserver un séjour marchand. Pourquoi ce besoin d’ajouter un article qui n’est absolument pas nécessaire ? Y a-t-il des séjours non marchands ? -Ah oui : la prison.
–Impulser une dynamique. Il me semble que récemment, on disait encore dynamiser, tout simplement.
–S’engager dans le référentiel. Je ne sais ce que cela veut dire. Il y a de cela 5 ans, dans une Haute école, on m’a demandé si je possédais un référentiel. Cela signifiait à peu près un syllabus, mais en beaucoup plus intelligent. J’avais compris. Mais ici, mystère.
–Une cuisine aussi gourmande que régressive. Si à tout le moins cela voulait dire que j’allais perdre du poids, j’y goûterais certainement !
–Il faut être résilient. Je connais la résilience, mais suis-je pour autant résilient ? Envers qui, ou quoi ?
–Une architecture ambitieuse. Ça veut dire quelque chose comme ultra-moderne, je suppose. Ce qui risque fort d’être intrusif dans le paysage…
–Les travaux d’aménagement sont ralentis par la faute des impétrants. D’après le dictionnaire, impétrant signifie une personne qui a obtenu une charge, un titre, un diplôme. Mais ici, on parle plutôt de tierce partie, de sous-traitants. Notez qu’être sous-traitant dans des aménagements publics, c’est effectivement un titre, une charge, et très souvent un diplôme de lenteur.
-Pour terminer, une expression qui existe depuis un moment déjà, mais qui m’énerve : l’expérience client ! Ne peut-on parler de son degré de satisfaction, du plaisir qu’il ressent, voire de l’émotion ? Tout cela est semble-t-il compris dans cette expression d’expérience client.
Décidément, je suis une personne régressive, ayant besoin d’impulser une dynamique pour comprendre tous ces nouveaux référentiels. Chers impétrants, soyez donc résilients à mon égard.