Ne vous y trompez pas: c’est un article sur le droit des femmes ! Sur la citadelle de Namur, au pied de l’imposante muraille, se trouve une extraordinaire sculpture dorée de l’artiste Jan Fabre. Elle brille de tout son éclat, on la voit de loin, et rehausse certainement le patrimoine culturel de la ville, déjà propriétaire depuis l’Expo 58 du Cheval Bayard d’Olivier Strebelle et qui se trouve, lui, à l’entrée du pont des Ardennes.
Mais voilà que depuis ce 8 mars, la tortue de Jan Fabre, de son vrai nom « Searching for Utopia », est vouée aux gémonies par un groupe de féministes qui y a manifesté, et collé en grosses lettres son mécontentement, à l’occasion de la Journée Internationale du Droit des Femmes. Il paraîtrait que Jan Fabre fasse l’objet d’une enquête pour attentat à la pudeur et harcèlement sexuel à l’égard d’une troupe de danseuses et danseurs.
L’artiste est évidemment toujours présumé innocent, mais les féministes exigent de la ville de Namur le retrait de l’œuvre. Il y a pourtant deux personnages différents : l’artiste et l’homme. Il faudrait peut-être retirer des musées tous les tableaux de nus puisqu’on pourrait suspecter les artistes d’une forme de chantage : du nu contre un peu d’argent. Jusqu’où ira-t-on ? Loin de nous, évidemment, de cautionner des actes outranciers, mais jugeons un artiste à ses œuvres, pas à sa vie privée.
Mais ce qui est assez drôle dans cette revendication, c’est le message collé sur le mur juste au-dessous de l’œuvre: «Résolution 8/3 2022: avoir la confiance en soi d’un mec cis médiocre». En français ( ! ) dans le texte. Quand on se permet d’accuser ou de juger une personne, il faut être crédible. Et quand on écrit en public de manière aussi stupide, on n’est pas crédible. N’y a-t-il pas d’autres façons de lutter pour le droit des femmes ?