Le groupe américain Carnival Corporation, leader mondial du secteur, avait annoncé fin mars vouloir rassembler une dizaine de milliards de liquidités et, la semaine dernière, son intention de mobiliser 6.25 milliards de dollars via des réaménagements de dettes et capitaux propres, ainsi que la suspension du versement de dividendes.
Dans l’immédiat, et pour faire face aux conséquences de la crise actuelle sur le secteur de la croisière, Carnival a procédé avec succès à une augmentation de capital, réservée aux actionnaires et portant sur 71.875 millions d’actions, vendues à un prix unitaire de 8 dollars, soit 575 millions de dollars. L’opération s’est close lundi dernier.
Par ailleurs, un fonds souverain saoudien vient d’acquérir, pour un montant non révélé, un total de 43.5 millions d’actions, représentant 8.2% du groupe.
La famille Arison et des intérêts privés alliés, qui en détenaient ensemble 60 %, conservent une confortable majorité dans le capital de l’entreprise.
A la bourse de New York, le titre de Carnival est ainsi remonté jusqu’à 12.69 dollars avant hier, avant de clore à 11.3 dollars, contre 8 dollars le 2 avril. Bien loin, tout de même, du niveau d’avant la crise du coronavirus, quand l’action du croisiériste américain s’appréciait à près de 52 dollars le 17 janvier.
Pas de reprise avant plusieurs mois
Le groupe exploite une centaine de navires de croisière via ses différentes marques (Carnival Cruise Line, Princess Cruises, P&O Cruises, P&O Cruises Australia, Costa Crociere, AIDA, Holland America Line, Cunard et Seabourn), tous aujourd’hui à l’arrêt.
Il faut cependant continuer à entretenir ces navires, qui ont tous un équipage à bord, même très réduit. Les frais fixes mensuels sont estimés entre 1 et 3 millions de dollars et le groupe ne semble pas anticiper une reprise de l’activité avant plusieurs mois…
[Avec Mer et Marine]