Tunisair a annoncé le lancement de sa nouvelle promotion tarifaire baptisée JEWI avec des réductions tarifaires vers 34 destinations. Mais si la Tunisie souhaite favoriser les arrivées touristiques pendant la basse saison – et pas seulement en été – il faut que les compagnies aériennes low-cost soient autorisées. Or, Tunisair bloque cette concurrence.

JEWI

Les réductions tarifaires concernent les pays suivants : la France, l‘Italie, l’Allemagne, l’Espagne, le Portugal, la Suisse, le Royaume Uni, la Belgique, les Pays – Bas, l’Autriche, la Serbie, la Tchéquie, la Turquie, le Liban, l’Égypte et le Maroc.

La période de vente a été fixée du 25 septembre 2017 au 07 octobre 2017, et ce, pour les voyages effectués du 25 septembre 2017 au 15 décembre 2017 avec des réductions à 75% pour les bébés moins de deux ans.

Plus cher que le Maroc

indexLes autorités tunisiennes déclarent « étudier » l’autorisation des vols low-cost, mais que cela ne pourra pas se faire tant que la compagnie aérienne nationale Tunisair n’est pas en mesure de rivaliser avec une telle concurrence.

En dehors de cette campagne promotionnelle, en comparant les prix des billets pour des vols européens à destination de Tunis et de Marrakech en novembre, on constate une grande différence de prix en faveur de Marrakech, ce qui pousse les touristes européens à visiter le Maroc plutôt que la Tunisie pendant la basse saison.

Pas de vols low cost en Tunisie « tant que Tunisair ne pourra pas rivaliser »

EasyJet, qui opère déjà au Maroc et lancera une nouvelle ligne entre Manchester et Agadir en octobre, avance pourtant qu’aucun changement n’est à l’ordre du jour pour développer leurs activités en Tunisie.

Il en va de même pour Ryanair : « Nous sommes toujours intéressés par de nouvelles destinations, mais ceci dépend de la demande, de la disponibilité des avions et des offres aéroportuaires », a déclaré le porte-parole de la compagnie aérienne, ajoutant qu’ils n’ont toujours pas l’autorisation de l’État tunisien.

aeroportmarrakechOuvrir l’espace aérien

Il y a 11 ans, le Maroc prenait l’initiative de signer un accord Open Sky avec l’Union Européenne, une mesure audacieuse pour un pays africain. Désormais, au tableau des départs de l’aéroport de Marrakech, un jeudi soir entre 17h et 20h, on trouve des vols à destination de Lisbonne, Londres, Eindhoven, Francfort, Montpellier, Nice et Paris.

Au même moment à l’aéroport de Tunis-Carthage, on ne trouve que deux vols vers Paris, et un vol à destination de Rome via Alitalia.

A l’instar de nombreuses autres compagnies nationales, le véritable problème de Tunisair est de ne pas avoir su s’adapter aux mutations de l’économie à cause des privilèges dont elle bénéficie. Comme la plupart des entreprises publiques, elle a profité de sa position (quasi) monopolistique pendant des années, sans avoir à se soucier d’être productive. Grâce à l’intervention de l’État, elle pouvait s’affranchir des résultats économiques et continuer à la fois de satisfaire ses passagers et garantir l’emploi tout en augmentant les salaires.

Les bienfaits de la concurrence

indexSi Royal Air Maroc a souffert de la concurrence des compagnies low cost au début, la compagnie marocaine a finit par se restructurer et améliorer son offre, et gagne aujourd’hui de l’argent.

Autre conséquence de l’accord : quatre fois plus de lignes aériennes et une augmentation de 160% de passagers, tout en favorisant le commerce entre le Maroc et l’Union Européenne.

Continuer à accorder autant de privilèges à Tunisair n’est pas bénéfique pour la compagnie à long terme, mais c’est surtout néfaste pour le tourisme tunisien en général. C’est mettre des barrières aux touristes européens qui souhaitent visiter la Tunisie.

La flexibilité générée par une finalisation des accords Open Sky permettrait d’attirer une autre clientèle que celle des tour-opérateurs.

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