Tunisie: et maintenant, place au tourisme!

La Tunisie vient une nouvelle fois de donner au monde une belle leçon de démocratie avec une séquence électorale – élections législatives puis présidentielles – qui s’est déroulée « pacifiquement, sans trouble à l’ordre public ni fraude notable et des débats télévisés comme dans n’importe quelle vieille démocratie occidentale »  comme l’écrit Le Monde. Une élection qui met un point final à la révolution de janvier 2011… ou marque, c’est selon, le début d’une ère nouvelle, une situation de toute façon sans équivalent dans le monde arabe.

Haro sur la corruption

Certes, l’homme d’affaires Nabil Karoui, accusé de fraude fiscale et de blanchiment d’argent, en détention préventive pendant plus de six semaines et jusqu’à deux jours seulement avant le scrutin, aurait eu fort à faire pour battre le favori, Kaïs Saïed (photo), 61 ans, professeur de droit constitutionnel, qui a largement basé sa campagne sur la lutte contre la fraude et la corruption. Un thème qui a séduit la grande majorité des électeurs dans un pays où la révolution n’a jamais refermé ces plaies de la démocratie.

Des idées nouvelles.. et anciennes

Pour autant, ce qui est significatif, c’est la participation, de plus de 60 %, dans les « normes » des sociétés occidentales, soit 50 % de plus que lors des élections législatives. Et 90 % des jeunes auraient voté pour Saïed, qui n’a pourtant rien de rock and roll, avec son allure de majordome et le charisme d’un parapluie anglais.

Mais il a des idées nouvelles : donner, par exemple, plus de pouvoirs aux conseils locaux au détriment du pouvoir central, ou « se libérer de concepts classiques », parmi lesquels… les partis politiques, qui ne sont pas moins de 216 mais dont seuls sept sont représentés à l’Assemblée du Peuple par plus d’un élu, et la démocratie représentative. Mais des idées anciennes, aussi : qualifié de « conservateur », Kaïs Saïed n’aime pas les homosexuels ni l’égalité entre hommes et femmes…

L’« exemple » belge

En attendant, il devra composer avec le futur gouvernement que l’assemblée récemment élue se cherche encore, tout comme en Belgique, conséquence du système proportionnel, source de blocage politique et d’inertie économique là où une plus grande efficacité est attendue.

C’est à ce futur gouvernement, et non au président de la République tunisienne, qu’il incombera de définir et mettre en route sa stratégie pour la prochaine saison. On sait d’ores et déjà que la faillite de Thomas Cook, qui a impacté profondément le secteur en Tunisie, imposera de revoir certaines priorités.

 

 

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