TUI Group sort la tête de l’eau. Le numéro un mondial du tourisme a réduit sa perte nette de plus d’un tiers (à 255 millions d’euros) au premier trimestre de son exercice actuel, par rapport aux trois mêmes mois (octobre-décembre) de l’année précédente. Sur cette même période, 3,3 millions de personnes ont réservé des voyages avec TUI, soit «un million de plus» qu’en 2021.
Le géant allemand du tourisme pourrait ainsi renouer dès cette année avec l’activité de 2019 (19 milliards de CA,, 16,55 milliards lors du dernier exercice). «La dynamique des réservations pour l’été 2023 est encourageante», se félicite également le PDG de l’entreprise, Sebastian Ebel, qui note que son groupe a enregistré 8,7 millions de réservations pour la prochaine saison, un chiffre «au-dessus du niveau d’avant crise»,
A court terme, l’entreprise de Hanovre va devoir stabiliser son actionnariat (*). A plus long terme, impossible d’envisager un avenir prometteur sans un ambitieux programme de développement durable de son activité. Lequel a été détaillé dans les grandes lignes ce week-end. Objectif : atteindre la neutralité (pour Net-Zero emissions, une notion qui peut prêter à interprétation) bien avant 2050. Le voyagiste, dans son programme, note que « toutes les activités du groupe contribueront aux objectifs de réduction des émissions : les compagnies aériennes de TUI Airline, les hôtels de TUI et les bateaux de croisières du groupe». .
TUI Airline serait responsable d’environ 80 % des émissions du groupe. « Les émissions de CO2 par kilomètre par passager ont déjà été réduites de 18 % ces dernières années. Celles-ci seront encore réduites de 24 % d’ici 2030 » se réjouit déjà l’entreprise. Outre la modernisation des flottes des filiales aériennes et l’utilisation de carburants durables, TUI plaide en faveur de taxes qui reflètent les efforts des transporteurs aériens, soit des taxes plus élevées pour les flottes les plus anciennes et plus faibles pour les flottes les plus modernes ou qui utilisent des carburants durables.
Pour les hôtels TUI, le groupe vise la neutralité d’ici 2030. Pour y parvenir, le groupe entend multiplier l’utilisation d’énergies renouvelables, et mise sur des opérations plus efficaces afin de réduire l’utilisation des ressources dans ses hôtels. TUI Group souhaite appliquer les principes d’économie circulaire dans tous les domaines d’activité. Il s’engage aussi à éliminer les emballages et objets en plastique inutiles d’ici 2025. Un objectif de réduction de 25 % des déchets alimentaires dans tous les domaines d’activité est par ailleurs fixé d’ici 2030.
TUI proposera « d’ici 2030 au plus tard » des croisières neutres sur le plan climatique, ajoutant que « les émissions des croisières du groupe seront réduites de plus d’un quart (27 ,5 %) » à la fin de l’actuelle décennie.
Le changement serait également en marche au niveau des excursions à destination. La certification de TUI Musement selon les critères du Conseil mondial du tourisme durable (Global Sustainable Council) doit notamment aider les fournisseurs locaux à améliorer la durabilité de leur offre.
A noter enfin que TUI Group va collecter 10 millions d’euros par an d’ici 2024 pour sa fondation, la TUI Care Foundation, une somme destinée à être utilisé pour améliorer l’éducation des jeunes gens, pour préserver l’environnement naturel des destinations et aider les communautés locales à prospérer. Une belle ambition pour une telle somme…
(*) Le géant de Hanovre est pour sa part en quête d’un nouvel actionnaire principal. Cela fait en effet dix mois qu’Alexei Mordashov a été contraint à la démission du fait des sanctions européennes ayant suivi l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Mais l’oligarque russe a transféré la plupart de ses actions (environ 30%) à sa nièce. Et l’objectif est désormais de diluer de moitié les parts de cette dernière en augmentant le capital du groupe touristique.
Moins 27,5% d’émission d’ici la fin de la décennie, ce n’est pas carbone neutre….