TUI était proche de la faillite en 2020. L’Etat allemand l’avait alors sauvé en finançant un plan d’aide de 4,3 milliards d’euros en capital et crédits. Le numéro un mondial du tourisme, porté par la forte reprise du secteur depuis 2022, a depuis remboursé les aides publiques obtenues de l’État allemand. Les actionnaires ont participé à une augmentation du capital, à l’exception du milliardaire russe Alexey Mordashov (*).
Restait à retrouver les résultats de 2019. L’entreprise basée à Hanovre aura fait mieux en 2023, bouclant fin septembre un exercice record, avec un bénéfice net part du groupe de 305,8 millions d’euros (contre une perte de 277,3 millions d’euros sur l’exercice précédent), un profit proche de celui enregistré avant la pandémie, pour un chiffre d’affaires de 20,7 milliards d’euros (18,9 milliards d’euros en 2019).
TUI a continué sur sa lancée au premier trimestre de son exercice 2023-2024 (octobre à décembre), avec un bénéfice d’exploitation de 6 millions d’euros contre une perte de 153 millions sur la même période l’an dernier, selon un communiqué publié le voyagiste, une première pour le groupe qui a toujours enregistré une perte opérationnelle au premier trimestre de son exercice. Cette période creuse en terme d’activité est plombé également par les « prépaiements des frais, comme les hôtels, pour la saison estivale« ,
L’entreprise a fait voyager 3,5 millions de clients au cours de cette période, soit 200.000 de plus sur un an. Ses revenus, à 4,3 milliards d’euros, sont en hausse de 15% sur un an. « TUI bénéficie d’une forte envie de voyager de ses clients, et de prix plus élevés« , s’est félicité l’entreprise dans son communiqué. Le groupe a en conséquence confirmé ses prévisions pour l’ensemble de l’exercice en cours, avec une croissance de 10% du chiffre d’affaires et de 25% du bénéfice d’exploitation. Son PDG, Sebastian Ebel, se montre toutefois inquiet de la recrudescence des nationalismes en Allemagne, en Europe et ailleurs dans le monde, rappelant que le tourisme dépendait « des échanges et de la tolérance comme aucune autre industrie« .
TUI a par ailleurs annoncé qu’il allait mettre fin à sa double cotation, à la fois à Londres et Francfort, qui durait depuis 2014. TUI sera radié du London Stock Exchange (LSE) en juin.
(*) l’oligarque, contraint à la démission du fait des sanctions européennes ayant suivi l’invasion de l’Ukraine par la Russie, aurait transféré à sa nièce la plupart de ses actions, environ 30% du capital de l’entreprise de Hanovre.
