Les voyants sont au vert chez le géant du tourisme qui consolide sa place de premier voyagiste mondial. Toutes les zones géographiques sont en croissance, et notamment la Western Region (Belgique, France, Pays-Bas) qui affiche des résultats en nette amélioration.
Les heures sombres du Covid semblent désormais bien loin. L’Etat allemand avait alors évité la faillite à TUI, en 2020 avec un plan d’aide de 4,3 milliards d’euros en capital et crédits. Le numéro un mondial du tourisme a depuis remboursé les aides publiques obtenues de l’État allemand. Tous les actionnaires ont participé à une augmentation du capital, à l’exception du milliardaire russe Alexey Mordashov (*).
Restait à retrouver les résultats de 2019. L’entreprise basée à Hanovre aura fait mieux cette année. TUI aura dégagé des ventes record sur son dernier exercice 2023 bouclé fin octobre, ayant bénéficié notamment d’un excellent été malgré “divers événements indépendants de notre volonté, notamment les incendies à Rhodes”, comme l’avait souligné fin septembre Sebastian Ebel, directeur général du voyagiste. Et les réservations de l’hiver (+ 11% sur la saison précédente) traduisent une “forte dynamique de la demande« .
Les ventes de TUI ont progressé de 25% sur un an, à 20,7 milliards d’euros (18,9 milliards d’euros en 2019). Un record historique pour l’entreprise, laquelle a retrouvé des résultats positifs après deux années de pertes liées à la crise sanitaire. Son résultat opérationnel ajusté s’est élevé à 977,2 millions d’euros (408,4 millions en 2022). Et son bénéfice net part du groupe à 305,8 millions d’euros, proche du niveau pré-pandémique. Sa dette nette, elle, s’est réduite de 1,3 milliard d’euros par rapport à l’année précédente, pour s’établir à 2,1 milliards d’euros.
TUI fait mieux dans ses trois grandes zones. Son EBIT ajusté s’élève à 88 millions d’euros dans la région « centrale » (qui compte l’Allemagne) contre 75 millions sur le précédent exercice. Elle fait mieux que le Nord (avec la Grande-Bretagne) dont le bénéfice avant intérêts et impôts s’établit à 71 millions d’euros. Mais la zone qui enregistre la meilleure progression est la Western Region – Belgique où TUI est le leader du voyage organisé, France et Pays-Bas – qui affiche un résultat d’exploitation en amélioration significative, à 81 millions d’euros contre -32 millions d’euros en 2022.
TUI se montre optimiste pour son prochain exercice. Si la saison hiver a bien démarrée, les réservations de l’été prochain sont également au rendez-vous, lui permettant dès à présent d’anticiper un bénéfice d’exploitation en hausse d’au moins 25 %, pour un chiffre d’affaires en progression d’au moins 10 %. Mais l’entreprise reste vigilante au regard des contextes géopolitiques tendus dans certaines régions, en particulier au Moyen-Orient. L’année prochaine, TUI vise les 20 millions de clients, chiffre dont il s’est rapproché cette année (19,1 millions).
Rappelons que TUI entend mener de concert croissance et décarbonation. Avec comme objectif d’atteindre la neutralité (ou Net-Zero emissions, une notion qui peut prêter à interprétation) bien avant 2050. Et le voyagiste, dans un ambitieux programme vert dévoilé en février dernier, de noter que « toutes les activités du groupe contribueront aux objectifs de réduction des émissions« , les hôtels de TUI, ses bateaux de croisières, et surtout ses compagnies aériennes responsables d’environ 80 % des émissions du groupe.
(*) l’oligarque, contraint à la démission du fait des sanctions européennes ayant suivi l’invasion de l’Ukraine par la Russie, aurait transféré à sa nièce la plupart de ses actions, environ 30% du capital de l’entreprise de Hanovre.