En province ou en métropole, il n’est pas rare de découvrir des musées où le temps semble s’être arrêté. Pour notre second article relatif à la ville hennuyère, nous avons fait escale dans deux endroits emblématiques. Particularité de cette ville frontalière, les musées sont ici fermés le mardi, à l’instar des habitudes françaises.
Rectificatif
Dans notre première livraison, nous avions parlé de Tournai comme étant la plus ancienne cité de Belgique. C’est du moins ce qui ressort d’un film didactique projeté en son office du tourisme. Si la ville maintient ce point de vue pour diverses raisons ayant trait à l’archéologie, nous devons préciser que le prix octroyant la palme séculaire pourrait également revenir à Tongres ou à Arlon.
D’autre part, la ville souhaite porter à la connaissance des lecteurs que la page Facebook intitulé « Office du Tourisme de Tournai » sera bientôt fusionnée avec « Visit Tournai », sa page officielle. La première aurait été générée automatiquement par le réseau social.
Le musée des Beaux-Arts: une perle historique?
Ici aussi, on sent poindre la polémique. Pour la ville de Tournai, son musée des Beaux-Arts serait: « le seul musée jamais conçu en tant que tel par l’architecte Victor Horta … »
L’histoire nous apprend cependant qu’il le construisit en même temps que… le palais des Beaux-Arts de Bruxelles. Si pour l’architecte, il s’agissait dans ce cas d’une « maison » et non pas d’un « palais » (la construction contient en effet des magasins dédiés à la culture en façade), il n’empêche que la différence semble minime.
De même, il est difficile d’oublier le joli petit pavillon hortasien des passions humaines sis au Cinquantenaire. Cette œuvre de jeunesse abrite les fameuses passions humaines du sculpteur Jef Lambeaux et est un musée à part entière.
Dali et Pitxot, une amitié surréaliste
Dans le musée des Beaux-Arts tournaisien, une exposition dédiée à deux amis s’est installée jusqu’au 16 avril.
Depuis le 14 janvier, Dali et Pitxot sont réunis dans un bâtiment, qui est une oeuvre en soi. Les tableaux s’y répondent de manière étonnante.
Au milieu du legs Van Cutsem, des travaux et des panneaux didactiques feront rêver les adorateurs du surréalisme hispanique. Tous les samedis et sur réservation, une visite guidée est proposée.
Afin de célébrer l’amitié qui unissait les deux peintres, un verre éponyme clôture la visite dans un café voisin pour la modique somme de 10 € (visite comprise).
Rappelons aux amateurs d’art que René Magritte est originaire d’Ollignies, commune proche de la cité scaldienne.
A un jet de pierre du musée Horta, construit en forme de tortue (véridique), se trouve le musée des sciences naturelles de Tournai.
Construit en 1828, il s’agirait du plus vieux musée de Belgique. L’endroit semble avoir conservé son ambiance première au point qu’on ne serait pas étonné si des hommes en haut de forme et des femmes en crinoline se promenaient le long des vitrines.
Des girafes, des éléphants et des bisons nous observent de leurs grands yeux de verre. Il y a un terrarium, un vivarium, un aquarium…. Toute une série de choses liées à la vie et à la mort animale qui séduiront certainement.
Nous sommes ici aux antipodes de ce que l’on peut retrouver à Pairi Daiza. Il n’empêche que le personnel est disponible et ne demande qu’à répondre à vos questions. Nous avons quitté l’endroit avec le sourire aux lèvres.
Une destination pour croisiéristes?
L’histoire de Tournai est passionnante et unique. Située à 1h30 de Calais et à 1h00 de Zeebruges, la ville est susceptible d’intéresser un public venu d’outre mer. Si des relations existent avec les entrées françaises, rien ne semble avoir déjà été tenté avec la ville flamande.
Ainsi que nous avons pu l’écrire précédemment, les croisiéristes sont fortement intéressés par des destinations touristiques se situant à une heure du point de débarquement. Tournai semble proposer suffisamment d’éléments pour répondre aux attentes légitimes des armateurs touristiques.
Les deux heures de fermeture muséale sur le temps de midi pourraient cependant être un frein quant à l’intérêt de la destination. La condamnation dominicale de ses commerces n’engendre pas non plus les déplacements familiaux. Espérons que le pouvoir politique prendra les mesures (pécuniaires) nécessaires pour donner à Tournai les atours qui s’imposent.