« Le pire, c’est quand ils vomissent dans vos pots de fleur ». C’est sous ce titre un brin provocateur que le journal britannique « The Guardian » a raconté la vie quotidienne des Amstellodamois … qui ressemble tellement à celle des Vénitiens, Barcelonais et autres Ragusins…
En dix ans, la capitale hollandaise a connu un véritable boom touristique avec une hausse de 61% des arrivées qui sont passées de 11 à 18 millions visiteurs annuels selon les derniers chiffres de la mairie.
Conséquence de cet afflux touristique massif, toujours plus de monde, de bruit, de détritus laissés à l’abandon et de plus en plus de boutiques destinées uniquement aux touristes… Autant de désagréments quotidiens de plus en plus difficiles à vivre pour ses 850.000 résidents permanents.
« La pharmacie, le poissonnier, le coiffeur, tous nos commerces ont disparu, remplacés par des magasins qui vendent des glaces, des souvenirs et des graines de cannabis », explique Els Iping, une habitante de 64 ans.
« Amsterdam s’est toujours vendue comme une ville où tout est possible »
Mais le comportement irrespectueux des touristes imbibés, défoncés (ou les deux), c’est le plus dur à vivre pour la vieille dame. « Le pire, c’est quand ils vomissent dans vos jardinières, parce que vous ne pouvez pas juste les rincer, il faut le ramasser à la petite cuillère », se désole-telle au journal britannique.
« Le problème, c’est qu’Amsterdam s’est toujours vendue comme une ville où tout est possible. C’est pour ça qu’autant de touristes se permettent de faire la fête comme ça. Ils font des choses qu’ils ne feraient jamais en rêve chez eux », estime quant à lui Bert Nap, un Français de 59 ans installé à Amsterdam.
« Pour moi, la ligne a été franchie quand j’ai vu une gondole dans le canal. J’ai compris que le tourisme avait pris le dessus », explique-t-il.
23 millions de visiteurs à l’horizon 2030… si rien ne change
Après avoir largement favorisé la construction d’hôtels et d’hébergements pour conforter sa croissance touristique, la mairie d’Amsterdam fait désormais marche arrière. « Si la croissance continue sur cette même tendance, nous atteindrons les 23 millions de visiteurs en 2030. Il faut que nous la maîtrisions », reconnaît Sebastiaan Meijer, porte-parole des affaires économique à la mairie.
« Amsterdam se veut être une ville accueillante, mais le tourisme de masse génère trop d’inconvénients », déplore-t-il. « Désormais, nous voulons promouvoir un nouveau message : Venez à Amsterdam, mais comportez-vous bien »… Pas sûr qu’il soit entendu… Et n’est-il pas déjà trop tard ?