Mes étudiants de 1e année en Création et Gestion d’Evénements avaient cette année à s’intéresser à un type d’événement très belge dans son essence : le carnaval. Les étudiants, en se penchant sur la question, ont pu se rendre compte que pour la seule Région Wallonne, on comptait une bonne soixantaine de carnavals ! Et contrairement à l’idée reçue, ils n’ont pas tous lieu au Mardis Gras, comme les très célèbres carnavals de Binche, d’Eupen et de Malmedy. Beaucoup d’autres se déroulent à la Laetare, soit au milieu du carême chrétien, d’autres à des dates bien éloignées de Pâques.
Les étudiants ont aussi pu se rendre compte qu’en plus des carnavals, d’autres manifestations attirent les foules. On allume plus de 50 Grands Feux au sud du pays, pour traditionnellement aider à chasser l’hiver. Ce dernier week-end avait lieu la célèbre Marche Sainte-Rolende, une procession chrétienne au départ, parcourant 28 km autour de Gerpinnes, mais cette marche est loin d’être la seule : il y en a une trentaine d’autres, surtout dans l’Entre-Sambre-et-Meuse où Napoléon, en route vers Waterloo, avait recruté pas mal de mercenaires.
Il y a aussi les Géants, dont les plus connus apparaissent à Ath, mais on peut en voir dans une quinzaine d’autres cités. Les sorcières aussi sont restées bien présentes dans la mémoire collective wallonne : on les appelle les Macrales, et on peut les rencontrer de Ellezelles, en Hainaut, jusqu’à Vielsalm proche du Luxembourg, en passant par Haccourt au nord de la province de Liège, ainsi que dans une dizaine d’autres endroits.
Et puis le folklore, dans près de 100 localités rien qu’en Wallonie, prend des aspects bien différents d’un lieu à l’autre. Cavalcades, Corsos fleuris, fanfares, marionnettes animées par des tiges de fer, tirs à l’oiseau (des faux, de nos jours), décapitation de l’oie (fausse aussi), crossage, trairies, etc. Il faut se pencher sur ces sources de nos traditions, d’une infinie variété.
Ce lundi, c’était le corso de Jambes, où j’habite. Je ne pouvais donc pas le manquer. Plusieurs groupes avaient été invités, tels des gilles emplumés, les sorcières de Salm, et l’unique fanfare cycliste au monde, celle de Haneffe !
Tout ceci pour dire qu’évidemment, il n’y a pas de tourisme sans événements. Si parmi eux, le folklore tient une place essentielle, on peut aussi considérer des événements tels que les jeux de plages, les concours ouverts à tous, voire même un simple repas au restaurant pour peu qu’il soit original, participatif, ou même offrant de véritables animations. Événementiel et tourisme sont liés, pour le meilleur, pas pour le pire.