L’intelligence est à n’en pas douter une forme d’élégance. C’est sans doute pourquoi en anglais, intelligence et élégance sont tous deux qualifiés de «smart».
En 2022 deux villes ont été choisies comme Capitales Européenne du Smart Tourism: Bordeaux et Valencia, que j’écris à l’espagnole pour ne pas confondre avec la Valence de la Drôme. Comme le dit l’association organisatrice, l’expérience de smart-tourism commence bien avant que le touriste n’ait visité la ville : c’est un état d’esprit qui commence dès le choix de la destination. Valencia s’est dotée d’un SIT qui se traduit en anglais par Tourism Intelligence System, «une grande base de données destinée à optimiser les offres de la destination en temps réel». C’est bien sûr destiné à la jeune génération…
València s’est impliquée de longue date dans le tourisme durable et offre aux touristes «des opportunités qui tiennent compte du futur de la planète». Ainsi, Valencia a été la première ville au monde à vérifier l’empreinte carbone due au tourisme, de même que sa gestion de l’eau. L’objectif est d’atteindre la neutralité carbone en 2025 sans affecter la présence du tourisme, notamment sur les vastes étendues de plages. Il a donc fallu mettre en place «un modèle de gestion côtier et maritime apte à mesurer les impacts sociaux et économiques du tourisme».
Voilà une littérature aux accents très contemporains, que diffusent les organisateurs des Capitales Européennes du Smart Tourism. En même temps, on peut légitimement se demander ce qu’il y a réellement, pratiquement, au-delà des bonnes intentions et d’un discours de circonstance. La seule réalisation pratique que nous avons trouvée dans ce catalogue est la construction de trottoir-promenades le long des plages. Il y a bientôt deux siècles que nous avons cela en Belgique. On demande à voir, et surtout à évaluer, l’impact sur la durabilité du tourisme.