Coach Omnium vient de réaliser sa 25e étude annuelle sur la demande par les commanditaires en matière de « MICE » (meetings, incentive, conventions, events), appelé également « tourisme d’affaires ».
Les entreprises établies en France (*) ont dépensé en 2016 un volume global estimé de 8,07 milliards d’euros sur le marché des groupes affaires (MICE), soit une baisse évaluée à -1,6 % par rapport à 2015.
La demande continue par conséquent à jouer furieusement les montagnes russes. Ainsi, l’évolution des dépenses des commanditaires de MICE avait été de +1,2 % en 2015/2014, -5,2 % l’année précédente, +1,1 % en 2013/2012, et ainsi de suite depuis 2009, avènement de la crise financière devenue crise économique.
La demande en MICE reste cependant forte car les entreprises ont besoin de réunir leurs troupes, mais est très irrégulière et surtout imprévisible, y compris par les entreprises elles-mêmes. Si la crise économique n’est plus une surprise, elle a surtout laissé la place à de nouvelles habitudes de consommation par les entreprises. Ces dernières fonctionnent presque au jour le jour, sans vraie anticipation.
Par chance, les sociétés établies en France restent davantage dans l’Hexagone afin de faire des économies et de réduire les distances et le temps d’acheminement vers les lieux de séminaires et de conventions. Cela profite aux prestataires MICE français.
Grandes tendances :
- Activité en dents de scie encore confirmée, sans prévisibilité et sans visibilité
- Baisse des dépenses des entreprises dans les MICE en 2016
- Maintien des manifestations courtes et hausse des journées d’études
- On réunit moins de participants par manifestation
- Réduction des distances / temps de transport
- Suppression importante des activités périphériques, et ce depuis 2010
- Les hôtels sont nettement moins demandés depuis 4 ans comme lieux de séminaires
- Les entreprises recherchent assez souvent des lieux/prestataires originaux
- Près de 9 participants sur 10 sont enthousiastes à partir en séminaire/convention
- Forte utilisation de salles dans les entreprises, au détriment des prestataires MICE
◼ ATTENTATS : peu d’impact sur les MICE
Dans sa précédente enquête réalisée en 2015, Coach Omnium avait révélé que les faits préoccupants que sont les attentats en France et à l’étranger n’avaient pas eu de répercussions notables auprès des entreprises dans le cadre de la tenue de leurs réunions professionnelles.
◼ MICE 2017
L’impact économique des attentats n’avait pas été comparable à celui observé sur la clientèle touristique (de loisirs), chez qui un véritable coup d’arrêt s’est présenté dans ses séjours dans l’Hexagone, surtout pour les étrangers.
« Cette année encore, les organisateurs de séminaires et de conventions déclarent contre toute attente que les attentats n’ont pas eu d’influence sur les manifestations MICE organisées, y compris à Paris ou sur la Côte d’Azur, le cas échéant », déclare Mark Watkins, Président de Coach Omnium.
Seuls 4 % des interlocuteurs ont cité des conséquences négatives sur ce registre. Il s’en est suivi des annulations de réunions, des changements de destinations et/ou encore des modifications de modes de transport. 89 % des entreprises déclarent ne pas avoir pris de mesures significatives (sécurité,restrictions,…) pour les réunions professionnelles, en 2016 comme pour celles à venir.
7 % au contraire, indiquent appliquer un plan Vigipirate, le choix de lieux réputés plus sécurisants, l’appel à une société de surveillance/vigiles pour leurs grandes réunions ou encore avoir pris des assurances supplémentaires pour leurs manifestations, surtout de grande envergure.
✭ Note méthodologique
Cette enquête quali-quantitative se base sur des interviews téléphoniques approfondies ciblées (*) réalisées en décembre 2016 et en cours d’année via différentes enquêtes auprès d’un total de 855 contacts utiles dans des entreprises, fédérations et agences d’événementiel françaises et étrangères établies en France, ciblées organisatrices de manifestations, de toutes tailles et dans tous secteurs ciblés.
Le marché concerne tous types de rassemblements professionnels, allant de quelques personnes à plusieurs centaines de participants. Ces commanditaires ciblés interrogés (choisis selon un mode aléatoire) sont représentatifs de la demande habituelle sur le marché des réunions professionnelles au travers de leur secteur d’activité, de leur localisation géographique et de leurs habitudes de consommation.
(*) Entreprises étrangères et françaises, hors dépenses des entreprises localisées à l’étranger venant en France et hors budgets des entreprises françaises pour leurs manifestations à l’étranger.
Coûts de transport exclus.
On estime que seulement 15 % de la demande entrante provient de l’étranger sur ce marché localisé en France et cela ne progresse pas depuis une dizaine d’années.