Trois mille Belges de plus ont opté l’an dernier pour une croisière, cumulant un nombre record de 71.000 passagers (+4,5 %) dont plus du tiers ont choisi des itinéraires en Méditerranée occidentale. L’Europe du Nord a gagné 13 % l’an dernier et, après l’Europe, les Caraïbes restent le premier choix, avec 21.000 passagers (+10 %).
Les Belges semblent aussi de plus en plus volontiers attirés par les pays baltes, pour lesquels les réservations ont quasiment doublé, mais aussi par les croisières d’exploration : Galapagos, Arctique et Antarctique (+12 %). Quant aux long haul, incluant l’Asie et la Chine, le nombre de passagers a, là aussi, quasiment doublé.
Les croisières ont le vent en poupe, on le sait. Mais c’est une croissance constante des ventes que le CLIA, l’Association internationale des producteurs de croisières, constate d’année en année. « L’augmentation du nombre de croisiéristes belges est vraiment encourageante », se réjouit Patrick Pourbaix, directeur général France et BeLux de MSC, mais aussi président de CLIA Belgique. Et cependant, le marché belge reste minuscule par rapport au marché européen global, qui flirte désormais avec les 7 millions des croisiéristes : un peu plus d’un p.c., donc. Autant dire qu’il reste de la marge, car le critère de population n’explique pas tout.
L’exception française
Tous les marchés, en fait, s’inscrivent à la hausse. Sauf… la France. Une seule explication : la baisse de capacité, suite à la disparition de Croisières de France, qui exploitait deux navires, qui n’a pas été compensée par l’arrivée de nouvelles unités l’an dernier. Avec l’offre supplémentaire qu’on connaît depuis lors, les chiffres français devraient retrouver des couleurs cette année.
Et pourtant : pour la première fois, le nombre de réservations en ligne a baissé l’an dernier au profit des réservations en agence de voyage. On privilégie aujourd’hui le « web to store », c’est-à-dire qu’on s’informe d’abord sur Internet avant de se rendre en agence, compléter son information et réserver. « C’est la bonne solution, explique Antoine Lacarrière, et qui génère un ‘panier’ plus important ».
Antoine Lacarrière, qui dirigea CDF jusqu’à l’arrêt de ses activités décidée par l’actionnaire espagnol, est aujourd’hui un des cadres de CLIA. Il a identifié huit tendances qui devraient impacter — positivement — l’essor de la croisière. Retenons d’abord l’évolution technologique, dans la conception des navires mais aussi de nouveaux types de cabines, et une hyperconnectivité qui permet au passager de réserver lui-même son restaurant ou son spectacle, etc. Épinglons au passage les croisières d’expédition et l’émergence de nouvelles destinations, dont Cuba est un bel exemple. Pointons l’accent mis sur la recherche de l’expérience et soulignons le succès grandissant des croisières fluviales.
On pourrait encore ajouter la nécessaire mise à disposition des client(e)s d’un vaste espace de wellness à bord, des attractions de plus en plus spectaculaires pour les enfants comme pour leurs parents, ou l’aménagement d’îles de rêve en guise d’escales…
L’industrie de la croisière, à n’en pas douter, a de beaux jours devant elle.