Il est nécessaire et indispensable de défendre son patrimoine. Les droits d’utilisation de l’image et ses dérivés doivent être défendus via une multitude de formes légales qui font les beaux jours des cabinets d’avocats spécialisés.
Ceci dit, à force de défendre son patrimoine, l’on peut aussi le détruire à petit feu. Et un des points de cette autodestruction c’est simplement l’oubli qui s’installe au fil des générations. Mais aussi une concurrence dont la stratégie s’adapte mieux à l’évolution des générations.
Deux exemples belges qui s’exportent bien, mais très différemment, et qui sont des fleurons de notre industrie de la B.D., sans parler des attraits touristiques qu’ils représentent :Tintin et les Schtroumpfs.
Les petits hommes bleus parcourent allègrement notre planète. Ils sont partout, en Chine ou ailleurs. Leurs costumes attirent les photos, les selfies. Présents dans les grands événements dont le dernier Mémorial Van Damme par exemple.
Tintin, lui, est plus timoré, ou plutôt se veut plus qualitatif. Son image se trouve sur un avion de Brussels Airlines, mais les Schtroumpfs aussi. Le beau jeune journaliste qu’était Tintin, a parcouru le monde, était un voyageur visionnaire et téméraire. Mais il est devenu, au fil des années, surtout une partie de l’Histoire de la B.D. belge.
Ses albums sont connus, traduits dans presque toutes les langues, se collectionnent toujours, surtout en vérifiant l’année d’édition, pour garantir sa valeur. Mais les années passent, les albums se défraîchissent ou sont mêmes oubliés dans les greniers, si pas simplement jetés. Ce ne sont point des manuscrits précieux. Les attentes des nouvelles générations sont différentes, avec les nouvelles technologies en plus, pour assurer la nécessaire adrénaline.
Bien sûr Tintin à son Musée à Louvain-la-Neuve. Surtout dédié à son créateur Hergé. Ici aussi, le temps est à l’oubli ou presque. Le Musée est à la recherche de visiteurs, 80.000 par an, encore loin des ambitions initiales. CQFD.
Les sociétés Moulinsart et autres protègent, avec raison, une œuvre ou plutôt des œuvres (qui se souvient encore de Quick et Flupke ?? Moi j’en fais partie…), mais certaines formes d’intransigeance abîment ou peuvent abîmer l’image, la crédibilité ou pire la pérennité des œuvres.
C’est ce que l’on appelle L’OUBLI.
Même l’Histoire s’oublie……. Malheureusement.