Comme la plupart des institutions culturelles du pays, le Musée Hergé vient de rouvrir ses portes dans le respect stricte des conditions sanitaires exigées par la sortie de la pandémie.
Pour « fêter » ce moment en même temps que la relance de cette onzième saison à Louvain-la-Neuve, le Musée Hergé a monté une intéressante autant qu’inédite exposition temporaire sur l’univers de la voiture dans les 24 albums de Tintin.
Tout tintinologue qui se respecte a pu constater que la voiture tenait une place singulière dans les albums d’Hergé, lui –même n’ayant jamais caché sa passion pour ce moyen de locomotion.
Dès la fin des années vingt où il crée Tintin et Milou dans le quotidien «Le Vingtième siècle », on trouve dans les premières vignettes qu’il signe certes un train, une barrière de chemin de fer mais aussi une voiture !
Houpette
« Sait-on que la houpette qui caractérise la coiffure de Tintin a été provoquée par un démarrage en trompe d’une Mercedes » signale Dominique Maricq, fin connaisseur de l’œuvre d’Hergé.
Les archives le Georges Remi, dûment classées et conservées par la Fondation Hergé, témoignent de l’intérêt, précoce, que le jeune dessinateur avait pour les voitures, de préférence sportive et de marque italienne.
Passionné de vitesse, un minutieux inventaire indique que seulement quatre voitures acquises par Hergé seront représentées dans les 24 albums de Tintin.
Quatre reproductions
C’est en 1938, âgé de 31 ans, qu’Hergé s’offre sa première voiture, une Opel Olympia cabriolet. Celle que l’on retrouvera, copie conforme, dans le Sceptre d’Ottokar pilotée par des espions syldaves.
Hergé, beaucoup l’ignore, a également été l’heureux propriétaire d’ une Impéria Mésange (modèle de 1940) qui fait une apparition…remorquée par un dépanneuse dans le Crabes aux pinces d’or.
Une voiture qui avait été achetée d’occasion
Au pays de l’or noir, Tintin est au volant d’une Lancia Aprilia de l’émir Ben Kalish Ezab. Propriétaire d’un semblable véhicule, Hergé expliquait à l’époque que c’était « une excellente petite voiture qui se tapait facilement le 140 ! »
Enfin, le dessinateur a acquis une Porsche 356 de couleur bleue que l’on découvre, discrètement, sur la dernière vignette de Coke en stock avec le grand rassemblement automobile du rallye du « volant Club » organisé par l’inimitable Séraphin Lampion !
Souci du détail
On cherchera vainement dans les 24 albums de Tintin deux autres voitures qui ont appartenu à Hergé : une Alfa Romeo ou encore une Peugeot d’occasion achetée en 1946.
Un large échantillon de tous ces véhicules a été reproduit à échelle réduite et recontextualisé avec les planches, souvent « brutes », des albums complétés par la documentation technique et illustrée dont disposait Hergé, toujours soucieux de reproduire les moindres détails de la voiture.
Rafraîchissement
A noter que le Musée Hergé (quelque 80.0000 visiteurs en 2019) a profité de ses longues semaines de confinement pour rafraîchir ses espaces d’exposition mais également son petit restaurant rouvert au public.
A noter également la mise à disposition d’une toute nouvelle application qui permet d’enrichir la visite de l’exposition permanente.
Enfin, la salle de cinema permet de découvrir en avant-première les planches colorisées de Tintin en Amérique, cet album devant être commercialisé en décembre prochain.