Tian Bao, le premier bébé panda né en Belgique, a pris son indépendance ce 18 janvier 2018. Un déménagement préparé minutieusement par les équipes de Pairi Daiza. L’ursidé à présent en dernière phase de son sevrage découvre depuis quelques jours sa nouvelle plaine de jeux de 900 m2 près du territoire des Ours à collier. La séparation de Tian Bao et de Hao Hao s’est déroulée en toute sérénité et les deux pandas se portent à merveille.
Petit panda devient grand
Tian Bao n’est définitivement plus cette petite crevette rose de 171 grammes que l’on découvrait à sa naissance, le 2 juin 2016. L’ursidé pèse à présent plus de 58 kg et a passé le cap des 18 mois en décembre 2017. Si on considère un panda sexuellement mature à 4 ans, il devient indépendant beaucoup plus tôt et part, dans la nature, à la recherche de son propre territoire à partir de 18 mois.
« La séparation entre une mère et son petit est imminente lorsque le petit commence à se nourrir de cannes de bambou (après avoir fait ses dents en grignotant les pousses de ces mêmes plantes pendant des mois) », explique Tim Bouts, directeur zoologique de Pairi Daiza.
« C’est alors qu’une certaine distance se crée entre les deux ursidés, la mère n’allaitant plus depuis près de deux semaines, reprend son rythme de vie pré-maternel et partage de moins en moins son territoire avec sa progéniture. Ainsi, en plus de son changement de régime alimentaire, Tian Bao passait depuis quelque temps de longues heures à l’extérieur alors que Hao Hao recherchait le confort de sa grotte intérieure. Il était temps d’offrir à chacun son propre espace de vie. »
Le bébé panda n’est pas un « Tanguy » ?
S’il ne quitte pas le nid de son propre chef, la maman panda Géant chasse (parfois violemment) son petit dès qu’il commence à se nourrir de bambous et avant le début de sa période de chaleur annuelle.
Le panda Géant est un animal asocial vivant à de grandes distances de ses congénères. Il ne cherche de la compagnie que quelques jours par an dans un but unique, celui de la reproduction. Le panda ayant une très mauvaise vue, c’est grâce à l’odorat qu’un mâle et une femelle se trouvent pour se reproduire.
La présence prolongée de sa progéniture perturbe dès lors la recherche olfactive et donc la possibilité de trouver un partenaire de reproduction. C’est aussi pour cette raison que Tian Bao a pris possession d’un tout nouveau territoire à distance de sa mère.
Une nouvelle tentative de reproduction en vue ?
Tous les signaux sont bien présents, Tian Bao était prêt pour prendre son indépendance. Mais pour Hao Hao aussi cette séparation marquera le début d’un nouveau chapitre. En effet, les équipes pandas ainsi que les experts de Chine et de l’Université de Gand garderont dans les semaines qui viennent un œil sur Hao Hao et seront à l’affut des signaux annonçant le début d’une nouvelle période de chaleur.
Une nouvelle tentative de reproduction du panda Géant, un animal toujours en voie d’extinction et pour lequel chaque naissance est d’une importance capitale à la survie de son espèce, pourra dès lors être envisagée.
Hao Hao, égérie d’une recherche inédite pour la sauvegarde du panda Géant.
C’est avec Hao Hao et la scientifique Dr. Jella Wauter de l’Université de Gand que la Pairi Daiza Foundation espère faire avancer la recherche au profit des pandas… d’un pas de géant.
Grace aux données récoltées chez Hao Hao depuis son arrivée en Belgique et lors de ces deux précédentes périodes de chaleur ainsi que pendant sa première grossesse, des informations sur le système reproductif chez les femelles ont pu être découvertes. Des découvertes depuis confirmées grâce aux données récoltées en France et en Ecosse.
Cette nouvelle technique non-invasive permettra aux scientifiques de pouvoir prédire la période de chaleur quelques semaines avant son début sur base de marqueurs hormonaux présents dans l’urine de l’animal. La période de fertilité d’une femelle panda Géant n’a lieu qu’une seule fois par an, pendant un à trois jours.
Ces mêmes marqueurs hormonaux pourront aussi indiquer le moment précis de l’ovulation et permettre de suivre l’évolution d’une des grossesses les plus mystérieuses du règne animal, augmentant ainsi de manière significative les chances de reproduction, et ce non seulement dans les parcs zoologiques et centres de reproduction en Chine mais aussi dans la nature.
L’étude « Metabolomics in the Giant Panda: unraveling the reproductive biology », financée par la Pairi Daiza Foundation, sera menée par Dr. Jella Wauters, Ph.D au département Vétérinaire de l’Université de Gand en collaboration étroite avec le centre CCRGP en Chine, Edinburgh Zoo et l’Université d’Edimbourg.