Thomas Cook est à vendre

L’avertissement sans frais est parvenu voici une dizaine de jours aux administrateurs du groupe avec l’avis d’une source externe : Thomas Cook aurait dépassé les limites de ses capacités d’endettement. Il n’en fallait pas plus pour relancer les spéculations autour du voyagiste et pour que le cours de ses actions se mette à chauffer. D’autant que sa capitalisation boursière a chuté en quelques mois de 80 p.c.

Les Chinois de Fosun aux premiers rangs

Le groupe chinois Fosun, également présent au capital du Club Med, et qui avec 17 % des parts, soit un peu moins de 74 M€, est le plus gros actionnaire de Thomas Cook, serait intéressé à racheter le groupe, en tout ou en partie, bien que, selon Sky News, la société américaine de capital-investissement KKR & Co et le fonds suédois EQT Partners étaient des candidats potentiels au rachat de la totalité du groupe Thomas Cook.

Le prochain investisseur devra en tous cas prendre en compte le fait que, selon la législation communautaire, les compagnies aériennes européennes ne peuvent qu’être la propriété d’investisseurs européens. Raison pour laquelle Thomas Cook, dont la division aérienne représente la majorité des revenus du groupe, songeait déjà à s’en séparer.

Cela a été fait voici deux ans en Belgique avec la reprise de ses avions par Brussels Airlines. Voici un mois, Ryanair, pourtant client de Boeing, s’est mise sur les rangs, de même que Lufthansa, pour racheter une partie de la flotte, essentiellement composée d’Airbus avec 41 appareils en exploitation et un Boeing 757-300.

Vers une « vente par appartements » ?

On se dirige donc très probablement vers une « vente par appartements », avec dans un premier temps celle de sa compagnie aérienne à un ou plusieurs opérateurs, qui sera facilitée par une forte demande sur le marché et devrait lui permettre de valoriser ces actifs à une niveau acceptable.

Ce qui ne sera sans doute pas le cas de l’activité de tour operating de Thomas Cook, dont les mauvais chiffres de la saison dernière ne sont certainement pas étrangers aux difficultés que connaît le groupe aujourd’hui.

Plus fondamentalement, Thomas Cook est victime d’un syndrome malheureusement trop répandu dans l’industrie du tourisme, qui veut que l’on mette à la tête d’une entreprise des gens qui n’ont aucune idée de sa spécificité et encore moins l’expérience du terrain, et dont la fuite en avant tient lieu de vision stratégique.

C’est d’autant plus impardonnable que des filiales se comportent très honorablement, et c’est notamment le cas en Belgique. Quant à son principal concurrent, TUI, il souffre tout autant d’un problème de management et serait inspiré de ne pas trop vite se réjouir des ennuis de Thomas Cook.

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