Bien connue des jeunes fêtards, l’île de Koh Phangan en Thaïlande attire les touristes pour ses plages, sa végétation tropicales et surtout ses fêtes gigantesques, moteur de l’économie locale.
Mais victime de son succès, l’île ressemble de plus en plus à un dépotoir, les déchets jetés par les touristes – mais aussi les habitants – s’accumulant à vitesse grand V.
La Thaïlande prend des engagements
Lors du récent sommet des Nations Unies, Bangkok a pris des engagements pour lutter contre la pollution. Car avec la Chine et l’Indonésie, la Thaïlande ferait partie des cinq pays de la zone responsable de 60% des déchets plastiques retrouvés dans les eaux de la planète.
Cela correspondrait à près de trois millions de tonnes de déchets en provenance du pays du sourire. En attendant, plusieurs bénévoles se chargent régulièrement de ramasser les ordures.
Pas uniquement à cause du tourisme de masse
L’île de Koh Phangan subit évidemment les conséquences des fêtes sur la plage, mais pas seulement… Car à chaque marée et tempête, de nouveaux détritus viennent s’échouer sur les côtes en provenance des pays avoisinants.
Néanmoins, le comportement de certains touristes reste le principal responsable de cette pollution. Ces fêtes jusqu’au bout de la nuit ont fait la renommée de l’île et généré d’énormes retombées économiques.
La population ferme alors souvent les yeux sur les comportements pollueurs…
Quelles causes à ces comportements ?
La tendance à ne pas respecter le pays d’accueil serait-elle propre aux jeunes et/ou aux Occidentaux ? Il s’agit malheureusement de comportements souvent observables en Thaïlande mais aussi dans d’autres pays du monde. Pourquoi jeter ses ordures sur la plage ou dans la rue lorsqu’on est en vacances, alors qu’on ne le ferait pas dans son propre pays ?
Selon Didier Arino, directeur du cabinet Protourisme, c’est caractéristique des territoires sujets au tourisme de masse, où les gens viennent avant tout pour s’enivrer sans tenir compte de l’environnement ou des populations locales.
À côté de cela, on observerait aussi davantage de touristes avec une conscience environnementale qui ne supportent plus que certaines destinations ne respectent pas l’environnement, car la responsabilité des pouvoirs publics et de la population est aussi engagée. Or, des comportements pollueurs affectent énormément l’attractivité de la destination.
Adopter la bonne stratégie de développement
La « bonne clientèle » touristique qui participe au développement durable des territoires des pays au profit de la population a une conscience environnementale et recherche des territoires préservés, des rencontres authentiques avec la population.
Or, trop nombreux territoires touristiques ont une vision à court terme du développement touristique, et se préoccupent peu d’une intégration environnementale mais aussi culturelle.
Le développement touristique est ainsi souvent réduit au financement de grands projets immobiliers (souvent de mauvais goût) qui se satisfont d’une surconsommation touristique à un instant-T tout en ignorant ce qui fait le succès d’une destination sur le long terme: la capacité à valoriser et sublimer le patrimoine culturel et naturel.
Négliger l’intégration environnementale n’empêche donc pas d’attirer une certaine catégorie de touristes sur le court terme, mais détourne progressivement une clientèle plus importante sur le long terme.