Le Lufthansa Group a lancé en février dernier ses Green Fares (notre article) incluant à la fois le prix du vol et celui de la compensation de la totalité des émissions de CO2 qu’il génère. Au cours des 100 premiers jours depuis son introduction, environ 200 000 clients ont déjà opté pour un vol avec des nouveaux tarifs, en Europe ou vers l’Afrique du Nord, selon le groupe aérien européen. La route qui enregistre le plus grand nombre de réservations est Zurich-Londres avec Swiss, suivie de Hambourg-Munich avec Lufthansa.
La compensation, avec des “tarifs verts”, est obtenue en utilisant 20 % de carburant d’aviation durable (SAF) et 80 % en contribuant à des projets de protection du climat. Ces tarifs offrent également des miles de statut supplémentaires et une option de rebooking gratuit. Ils sont proposés par Lufthansa, Brussels Airlines, Austrian Airlines, Swiss, Edelweiss, Eurowings Discover et Air Dolomiti sur plus de 730 000 vols par an en Europe et vers le Maroc, l’Algérie et la Tunisie. Les deux offres « Green Fares » – Economy Green et Business Green, qui s’ajoutent aux tarifs Light, Classic, Flex et Business –peuvent être réservés via les portails de réservation des compagnies aériennes.
Aujourd’hui, le Lufthansa Group compense 3% de ses vols, un pourcentage également en hausse depuis le lancement de sa plateforme de compensation Compensaid en 2019. Son objectif : inciter 5% de ses passagers à voyager de manière plus durable d’ici la fin de l’année. Un objectif limité, qui tient compte de l’offre de carburants durables encore très limitée. Autre frein, les programmes de compensation soulèvent des interrogations aujourd’hui, au point qu’une compagnie comme easyJet a décidé l’an dernier d’arrêter son programme, se concentrant sur la réduction des émissions de CO2. Mais le vrai obstacle à la demande pour des Green Fares pourrait bien être tout simplement le supplément conséquent à payer pour en bénéficier.
Comme le notait en exemple le site aeroTELEGRAPH lors du lancement des Green Fares par le Lufthansa Grouple tarif Economy Flex (sans compensation) coûtait 129 euros, quand le nouveau tarif Economy Green est affiché à 239 euros. Or, on sait que le passager est prêt à payer plus pour être en paix avec conscience écologique, mais pas au delà d’un certain point. Une récente étude de la Chaire Pégase estime ainsi que les plus de 25 ans sont prêts à payer 8% plus cher, en moyenne, leurs billets d’avion pour limiter leur empreinte écologique. Et les 15-24 ans, qu’on dit les plus sensibles à ces questions, jusqu’à 14% plus cher…