C’est plus fort que nous, chaque fois que nous voyons un classement des « meilleurs » ou des « pires », on ne peut pas résister, on ouvre le lien. Quand ces classements sont établis par des professionnels sur base d’une enquête dont les conditions sont décrites, il a y peu de problèmes, mais il en reste. S’il s’agit d’une compagnie aérienne, par exemple, il y a des critères objectifs tels que le pitch entre les sièges, mais là encore, il est évident que les grandes compagnies seront plus souvent citées que les petites, puisqu’elles transportent plus de passagers.
Là où ces classements frisent le ridicule, c’est quand il s’agit d’une affaire de goût. J’ai lu distraitement cette semaine un classement des villes où l’on mange le mieux au monde. Ici plus qu’ailleurs, tout dépend de qui on interroge ! Si la première ville était Rome, ne suscitant pas trop de controverse, la 2e était Londres, grâce (je cite) à ses restaurants indiens, ses fish & chips et ses nombreux street food.
Si un street food, voire un hamburger, peuvent être succulents en fonction de notre faim, du lieu, du moment, on ne peut évidemment pas les mettre dans la même catégorie que les restos gastronomiques ! C’est ainsi que Paris se retrouve après Londres. De plus, il y a statistiquement plus de chance de trouver un plus grand nombre de bons restaurants dans une ville de plusieurs millions d’habitants que dans une petite ville de province : il faudrait donc ajouter le critère « par tête d’habitants ».
Mais j’ai trouvé mieux ! Un ami grec m’envoie un classement des « meilleurs cuisines du monde ». Il me l’envoie parce que la Grèce y figure en 2e position derrière l’Italie, ce qui le rend lui-même très dubitatif… On le serait à moins ! On trouve ensuite l’Espagne, la Roumanie et la France. Il est vrai que la cuisine roumaine est mondialement plus appréciée que la française…
La cuisine polonaise (pour n’en citer que quelques-unes) se classe 15e devant la bulgare. La cuisine allemande que le monde entier envie, est 18e, l’albanaise 40e. Evidemment aucune trace de la cuisine belge, ni, par exemple, de la danoise, parmi les 50 premières.
Voilà qui fait perdre toute crédibilité à ces classements, et dans ce cas-ci en particulier à son auteur, TastetAtlas. J’ai eu la curiosité l’aller voir à qui nous avions affaire. TasteAtlas propose une carte du monde sur laquelle on peut agrandir chaque continent, chaque pays, chaque région. On y trouve des choses étonnantes et de grossières erreurs. En Wallonie, par exemple, Namur est citée pour sa bière « Saison » et la tarte « al djote » est mentionnée comme spécialité de Braine l’Alleud au lieu de Nivelles. A côté du Maitrank d’Arlon, du lapin à la tournaisienne ou de la Chimay Rouge. (Les autres couleurs étant ignorées).
Il n’y a aucune indication sur les créateurs du site ni même sur son lieu d’hébergement… mais en cherchant un peu, on trouve que les créateurs sont en Cornouailles. Quand je vous disais qu’on pouvait douter…