La plupart des pays émettent des consignes de sécurité pour les touristes et hommes d’affaires se rendant au Sri Lanka. Par contre, il n’y a pas, à ce jour, de mention pour éviter de se rendre dans l’île.
Faisant suite à la modification, hier dimanche 28 avril, de l’avis du MEAE sur les voyages au Sri Lanka recommandant de « reporter les déplacements de loisir à Sri Lanka jusqu’à nouvel ordre », le SETO (Syndicat des Entreprises du Tour Operating), s’est à nouveau réuni en cellule de crise avec les principaux tour-opérateurs programmant la destination.
L’État a été défaillant mais prend désormais des mesures
Les dirigeants sri-lankais ont reconnu que les autorités du renseignement avaient appris la possibilité d’une attaque plusieurs semaines auparavant. À la suite des attentats à la bombe, le président du pays a ordonné de réorganiser l’ensemble de la sécurité.
Négligences, contradictions dans le discours officiel, liens présumés entre le père de deux kamikazes et des politiciens haut placés… Depuis les attentats qui, selon le dernier bilan, ont fait 253 morts dimanche dernier, le gouvernement sri lankais bégaie quelque peu dans sa gestion de la crise sécuritaire.
Déjà de nombreuses arrestations
Au moins 58 personnes ont été arrêtées à la suite des explosions dans des églises et des hôtels de luxe. Il y aurait, selon la police, le père de deux des auteurs présumés de l’attentat-suicide, l’un des plus riches marchands d’épices du Sri Lanka.
Les autorités ont déclaré que les personnes impliquées dans le bain de sang étaient bien éduquées et financièrement bien nanties.
La confusion qui règne au plus haut niveau de l’État est liée à la crise politique que le pays a connu à l’automne dernier. Le président Sirisena avait alors limogé le premier ministre Wickremesinghe sans l’accord du Parlement. Les deux hommes se détestent, mais Maithripala Sirisena avait dû réinstaller Ranil Wickremesinghe le 16 décembre. Son remplaçant, Mahinda Rajapakse, n’avait pas de majorité parlementaire.
La communauté musulmane craint des représailles
Ces attentats peuvent relancer une recrudescence de la violence sectaire au Sri Lanka, un pays de 23 millions d’habitants, dont environ 70 % est bouddhiste, le reste étant composé de musulmans, de tamouls (hindous) et de chrétiens.
Le ministre des Affaires religieuses islamiques du Sri Lanka a exhorté les musulmans à ne pas se rassembler pour la prière du vendredi, mais les a exhortés à prier chez eux.
Le visa est de nouveau en vigueur
Par ailleurs, la procédure de visa gratuit qui devait entrer en vigueur le 1er mai notamment en faveur des ressortissants français est ajournée pour raisons de sécurité. Le ministre du Tourisme l’a annoncé jeudi 25 avril dernier sur son compte Twitter. Il peut s’obtenir sur internet : www.srilankaevisaonline.com
Les compagnies aériennes ne changent rien
L’ensemble des compagnies desservant le Sri Lanka n’ont annulé aucun vol jusqu’à présent. Celles-ci demandent aux passagers de rendre au
moins 4h avant le départ dans la mesure où les contrôles de sécurité sont renforcés. Les autorités de l’aviation civile du Sri Lanka ont également interdit les drones et les avions sans pilote.
TUI rapatrie ses touristes
Le voyagiste TUI annonce qu’il va rapatrier tous ses clients séjournant au Sri Lanka, après les attentats de Pâques. Il compte aussi annuler tous les voyages vendus pour cette destination. Les voyageurs se verront indemnisés au prorata des séjours annulés et remboursés en cas d’annulation totale de leur séjour, a précisé le groupe.
Certains endroits à éviter
Les églises sont désormais protégées mais il semble prudent de les éviter. Nous déconseillerions un séjour à Colombo et dans la région de Negombo. Le reste de l’île est parfaitement accessible, tant les plages du sud que les circuits vers les lieux populaires (Kandy, Nuwara Eliya, Sigiriya, Dambulla, Polonnaruwa…). Des barrages ont été installés par l’armée et la police sur de nombreuses routes.
Serge Fabre