Souvenirs d’Avesnois

© Val Joly Pêche

Loin de l’image d’un pays gris, plat, pluvieux et triste qui colle encore à la peau du Nord pour beaucoup de Français, dans ce petit pays situé à l’extrémité orientale du département, aux confins des Ardennes, de la Thiérache et de la Belgique toute proche, c’est tout le contraire. (sauf pour la pluie). Comme on dit dans le ch’nord: « c’est min coin », celui d’où je viens…

Ici, pas de terrils, et les rares cheminées d’usines qui peuplent encore le paysage ne fument plus depuis bien longtemps. Elles ne sont que les témoins muets d’un riche passé industriel verrier et surtout textile.

Dans ce bout de territoire excentré et oublié de la République et de ses infrastructures, ce n’est que succession de vallons encaissés, de forêts profondes, de lacs naturels ou artificiels, de rivières aux nombreuses cascades et de paisibles bocages où paissent des vaches laitières.

Pour un peu, on se croirait en Suisse. D’où son appellation, depuis bien longtemps, de « petite Suisse du Nord » et qui est aujourd’hui devenu le parc naturel régional de l’Avesnois, le quatrième dans le Nord-Pas-de-Calais.

C’est aussi une terre d’Histoire, mais pas que !

Le roi Louis XIV fit une entrée triomphale en 1667 à Avesnes-sur-Helpe… Laquelle devient française après des dominations espagnoles et hollandaises. Plus près de nous, l’Avesnois fut aussi le lieu où cessa les combats de la première guerre mondiale. (voir encadré ci-dessous)

Mais c’est aussi une terre de légendes favorisés par la géographie des lieux. Ainsi, à l’époque de Charlemagne, le Chevalier Bayard, sans peur et sans reproche, y laissa l’empreinte du sabot de son cheval. Laquelle serai enfoui sous un imposant rocher. A Anor, il existe un lieu-dit « Le pas-Bayard » où l’on peut voir la fameuse pierre. Aujourd’hui, c’est un site d’escalade très prisé… Parmi les autres légendes de l’Avesnois, il y en a une que j’aime bien.

La curiosité est un vilain défaut

Dans le pays de l’Avesnois, le clocher de l’église de Solre le château penche un peu. Pourquoi ? Selon la légende, les filles de la région avaient la réputation d’avoir la cuisse… légère. Et bien souvent, quand il leur arrivait de se marier, de brayants bambins les attendaient déjà sous le porche de l’église.

Et un jour, miracle… Une « vraie » jeune fille se présenta pour ses noces. Le clocher en fut tellement surpris qu’il se pencha pour mieux voir cet ovni en robe d’une blancheur virginale (et légitime) qui passait sous son porche. En châtiment de sa curiosité, Dieu, inflexible, le figea dans cette position pour l’éternité.


A 8 km de Fourmies, la pierre d’Audroy

Ce monument n’évoque plus rien dans la mémoire collective actuelle. Pourtant, il marque l’un des événements les plus importants de la Première Guerre mondiale. Il a été érigé à l’endroit même où, le 7 novembre 1918, à 20 heures et 20 minutes, les quatre voitures transportant les plénipotentiaires allemands chargés de négocier (enfin) l’armistice se présentèrent à un poste de l’armée française. La fin d’une boucherie qui aura duré 4 ans (et qui n’était pas encore finie)…

Le monument initial (en pierre des Vosges) fut inauguré en novembre 1925. Détruit par les Allemands en août 1940, il fut reconstruit à l’identique et inauguré en 1948. Dans les années 70, la pierre d’Audroy était située en bordure de la Nationale 2.

Aucun panneau ne la signalait et rien pour se garer. Je suis souvent passé devant, à l’arrière de la Peugeot 403 de ma maman… Elle a été depuis déplacée en retrait du trafic des camions, dans un écrin plus digne qu’une simple borne kilométrique au bord de la route… A la (lente) patrie reconnaissante…

HD

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