Le dernier iPhone lancé par Apple pour ses dix ans, le fameux iPhone X se déverrouille par reconnaissance faciale et non pas via un code ou nos empreintes digitales. Une technologie qui est appelée à se développer, pour le meilleur et pour le pire.
Apple n’est pas la première société à utiliser la reconnaissance faciale, des concurrents, d’autres entreprises et des gouvernements le font régulièrement. Aux États-Unis, cette méthode est utilisée par des Églises pour vérifier l’assistance aux messes. En Grande-Bretagne, elle est utilisée par certains grands magasins pour reconnaître les habitués. A priori, rien de grave, sauf qu’en entrant dans le monde de la reconnaissance faciale, les citoyens ne se rendent pas assez compte que leur monde va changer, et en premier lieu leur vie privée qui va disparaître d’un seul coup!
Prenons le cas d’une personne qui aurait pris une photo de quelqu’un quelque part. Eh bien, grâce à FindFace, une application russe, cette personne peut comparer sa photo avec les photos d’une base de données dénommée VKontakte, une sorte de réseau social. Et ce réseau social peut identifier avec une précision de 70% la personne que vous avez prise en photo à son insu. Même chose lorsque vous entrez dans un showroom aux États-Unis, la reconnaissance faciale couplée à Facebook permet d’ores et déjà de vous reconnaître à coup sûr et de vous envoyer des publicités de voiture sur votre smartphone.
Bien entendu, les défenseurs de la reconnaissance faciale vous diront également que le visage, à l’inverse d’un simple code, peut donner beaucoup d’informations sur vous qui peuvent être utiles. C’est le cas pour certaines entreprises qui utilisent la reconnaissance faciale pour diagnostiquer avant l’heure des maladies génétiques rares. Mais hormis ces exemples positifs, les dangers sont là, qu’on le veuille ou pas.
« Plutôt que de s’émerveiller béatement, le citoyen devrait s’assurer que son visage ne sera pas utilisé pour lui nuire »
Les chercheurs de l’université de Stanford ont démontré, par exemple, qu’un algorithme mis au point par eux, pouvait, sur la base d’une simple photo d’un visage, déterminer si cet homme était homosexuel ou hétérosexuel. Et cela avec une véracité de 81% ! Sachant que dans plusieurs pays, l’homosexualité est un crime, on imagine aisément le danger que pourrait faire porter la reconnaissance faciale aux minorités sexuelles. Et encore bien d’autres dérives sont possibles…
Plutôt que de s’émerveiller béatement des progrès réalisés, le citoyen devrait s’assurer que, demain, son visage, exactement comme ses données personnelles, ne sera pas utilisé pour lui vendre des publicités de voiture qu’il n’a pas demandées, ou pour d’autres usages qui peuvent lui nuire dans sa vie privée et professionnelle.
Mon inquiétude n’est pas anodine, car avec les objets connectés qui nous entourent et vont encore plus souvent nous entourer, les caméras connectées dans certains de ces appareils nous rendront transparents comme des verres, pour le meilleur comme pour le pire. La fin de notre vie privée est programmée, il faudra y faire… face, sans jeux de mots.