Le protocole “Entry/Exit System” (EES), système visant à renforcer le contrôle aux frontières des ressortissants extra-européens entrant dans l’un des pays membres – dont les Britanniques depuis le Brexit – devait entrer en vigueur en mai prochain. L’Agence européenne pour la sécurité aérienne (EASA) a décidé de son report de six mois, soit à novembre prochain. Les compagnies aériennes et leurs représentants – IATA, ACI Europe, A4E… – ont témoigné de leur soulagement, de même que Gwendoline Cazenave, la directrice générale du groupe Eurostar, ce mardi à Bruxelles.
Renforcer la sécurité des Européens est bien sûr au coeur du système ETIAS – l’ECTA européen, dont l’entrée en vigueur est également reportée à la fin de l’année – comme du protocole EES. La crainte est en effet que ce dernier dégrade fortement l’expérience passager des ressortissants des pays tiers de l’Union Européenne entrant dans l’un de ses États Membres. Les grandes organisations représentatives des secteurs du voyage et du transport aérien français tirent ainsi la sonnette d’alarme, prévoyant un doublement des temps de traitement des flux de passagers dans les aéroports. Elles estiment les délais trop courts à la fois pour se doter des équipements, les tester et former à leur usage.
L’EES vise en effet à automatiser le contrôle aux frontières, à remplacer le tampon manuel des passeports, ce qui doit, à terme, permettre de gagner aussi du temps. Mais l’outil s’inscrit d’abord dans une démarche sécuritaire. Les passagers, à l’arrivée, vont ainsi devoir se soumettre au scan de documents et à la collecte de données biométriques, soit la capture d’une image faciale et la prise d’une empreinte digitale. De quoi disposer, d’un simple coup d’oeil, des dates et lieux d’entrée et de sortie dans l’espace européen. La police de l’air belge aurait acheté plus de 200 caméras pour collecter ces données biométriques. Et le gouvernement fédéral plancherait depuis des mois sur le cadre législatif.
VDM