C’est en substance ce que le secteur touristique du pays, officiels et acteurs privés confondus, a cherché à démontrer en débarquant en force à Bruxelles. Un workshop réservé à la presse, en avant-première du Salon des vacances, a permis de renouer avec une destination qui plait beaucoup aux Belges.
Les Belges trônaient à la quatrième place des visiteurs du Sénégal avant la pandémie qui a vu les frontières du pays se refermer très rapidement – ils étaient jusqu’à 40% des touristes dans la région de Casamance. Forts de cette affirmation, une quinzaine de représentants du secteur, chaperonnés par Glenaki, ont débarqué à Bruxelles avec pour objectif de rattraper au moins cette statistique et de redonner la confiance aux voyageurs. En prélude au Salon des vacances de Bruxelles, ils ont convié la presse pour raconter leur crise, rassurer et réaffirmer combien la destination possède énormément d’atouts et plaît aux Belges.
Gestion de crise mais pas pays en crise
Le Secrétaire général des agences de voyages et de tourisme du Sénégal, Cheikh M. Gaye, aime dire que son pays est un havre de paix, de sécurité et de démocratie au cœur d’une zone africaine en crise. Et que le Sénégal ne doit pas pâtir des remous observés dans les pays qui l’entourent. « Cela se passe très loin, loin de nos frontières. De la même façon que la crise du covid a été bien moins sévère qu’ailleurs en Afrique puisque nous avons enregistré beaucoup moins de cas et de décès. Nous avons régi extrêmement vite, en fermant nos accès terrestres et aériens, et mis en place des protocoles sanitaires aujourd’hui bien rôdés puisque le tourisme local a heureusement compensé la perte économique de la crise. La reprise des grands événements, les sommets internationaux et les événements sportifs, est le signe que nous gérons cela très bien. Nous ne craignons plus le covid. » Cela devait être dit.
Les Belges, devant et derrière le bar
Les Belges sont nombreux à se rendre au Sénégal et à y retourner. Florilège d’impressions glanées auprès de quelques-uns venus présenter leurs produits ou soutenir le secteur : « Parce que c’est facile, c’est une destination moins chère que beaucoup d’autres, il n’y a pas de décalage horaire, on parle français et on se sent en sécurité partout. Il y a les plages et puis la nature plus sauvage. Et on est surtout bien accueilli par la population. »
Certains s’y installent même définitivement : « On a eu un coup de cœur. Entreprendre au Sénégal est plus facile qu’en Belgique même si on doit parfois face à des impondérables liés au temps qui n’est pas le même qu’ici, là-bas on vit moins vite. Le climat est exceptionnel, 30° toute l’année. Les gens y sont sympas, parfois un peu pagailles mais très accueillants. » La présence de ces Belges provoque un petit effet boule de neige et attire d’autres compatriotes, des communautés se créent, on ne sait plus très bien qui reçoit et qui est reçu tant l’accueil est convivial. En Casamance, on aime dire que Benoît Poelvoorde, qui possède une maison sur la côte, « attire le chaland ». Les Hibiscus, au Cap Skirring, n’a pas perdu son âme belge lorsque Jean-François Davy l’a repris et rénové, il y a quatre ans. Il continue de privilégier nos compatriotes « charmants, bons vivants, authentiques et fidèles. » Près de Saly, Au Paradis de Jeanne, la nouvelle guest-house de Jean-Pierre Noel, ex-Gigatour en Belgique qui a franchi le pas, enregistre déjà des semaines pleines alors que son établissement n’est pas encore ouvert.
Bienvenue à la nouvelle ligne aérienne TUI !
Tout semble rose, comme le célèbre lac. Mais le bémol est rappelé avec force : le transport aérien et les taxes ponctionnées par l’aéroport de Dakar. « Il faut vouloir payer 1.000€ pour un Paris-Dakar alors qu’on va à New York pour 300€. Et ce n’est pas mieux au départ de Bruxelles avec Brussels Airlines. » La nouvelle ligne Bruxelles-Dakar de TUI (un vol triangulaire via Sal le lundi), opérationnelle dès juillet prochain (deux vols dès novembre, lundi et jeudi), est évidemment accueillie avec beaucoup d’enthousiasme. Elle correspond à l’ouverture du RIU Baobab, la première implantation du groupe dans le pays, signe qu’une hôtellerie plus imposante et plus qualitative est possible et même sollicitée.
Longue vie au RIU Baobab !
Peter Hahn, Business Development Director RIU pour la Belgique, le Luxembourg et la France, est confiant dans l’exclusivité que le groupe a établi avec TUI qui distribuera ses séjours all inclusive. La cible est large : les familles, les couples, les baroudeurs désireux de se poser quelques jours après un circuit. Ici, ce n’est pas, comme dans la guest-house de Jean-Pierre Noel, le patron qui vous accompagne au marché et chez le couturier mais la chaine est consciente de ce tourisme de contact qui caractérise le Sénégal et a soigné, pas seulement son prix de lancement mais aussi l’accueil par un personnel bien formé. RIU et TUI, partenaires sur cette double ouverture, travaillent sur de prochains challenges vente pour les agents de voyages, dans la foulée d’un éductour prévu en juin prochain.
De la plage aux lions
Papa Mahawa Diouf, Directeur général de l’Agence sénégalaise de promotion touristique, a assuré la présentation du workshop en insistant sur les atouts bien connus de son pays. Les expériences couvrent un large panel d’activités : plages, déserts, fleuves, forêts, patrimoine, 6 parcs nationaux, 4 réserves naturelles, 530km de plages, 7 sites classés UNESCO et une mosaïque culturelle caractérisée par une population aussi accueillante que diversifiée. Soit la destination idéale pour un combiné culture/farniente. Le développement du MICE, avec une offre qui monte sur Dakar et Saint-Louis, est évident. De plus en plus d’événements culturels et sportifs à caractère international sont organisés toute l’année – Biennale de Dakar, Jazz à Saint-Louis, Gorée Jazz Festival, Festival du fleuve encouragent le tourisme culturel. L’écotourisme est l’alternative qui s’impose face à l’historique balnéaire. Les hôtels montent en gamme, les structures se modernisent et les professionnels se targuent de pouvoir répondre à toutes les demandes. Imaginez, on peut désormais faire de l’ULM ou promener des lions au Sénégal.
Photo d’ouverture : E. Diop on Unsplash