Dans son édition du 28 juillet dernier, le très sérieux magazine Slate a posé cette question étonnante : « Mais pourquoi des bagarres éclatent si souvent pendant les croisières ? »… Plusieurs explications sont avancées pour expliquer ce phénomène récent dont notamment, la démocratisation des croisières et… le zèle du personnel à bord !
C’est sans doute l’un des fait divers les plus étonnants de l’année. Une bagarre générale a éclaté sur le Britannia, un bateau de croisière anglais de retour des fjords norvégiens. D’après un témoignage, « des familles ont dû se cacher dans les cabines alors que des passagers se lançaient des meubles et des assiettes ».
La compagnie de ferry le dément, mais un journaliste anglais qui se trouvait à bord assure que tout a commencé quand une personne s’est présentée à un buffet déguisée en clown, ce qui a déclenché la colère d’autres passagers ayant spécifiquement réservé une croisière sans déguisements.
Si on se penche sur le sujet, on découvre que les pugilats sont loin d’être rares lors de croisières. En 2018, la police avait dû évacuer vingt-trois membres d’une même famille à Sydney, après qu’une bagarre à bord a fait plusieurs blessé·es. Deux semaines plus tôt, toujours en Australie, une quadragénaire russe avait éclaté une bouteille de vin sur le crâne d’un passager lors d’une rixe dans la queue pour les toilettes.
Démocratisation des croisières, alcool et personnel (trop ?) zélé
La liste est encore longue. Pour James Walker, un blogueur et avocat spécialisé dans le droit maritime, les raisons de ces querelles sont simples.
Dans un billet de blog, il explique que les croisières sur de gigantesques navires sont de plus en plus populaires, car de moins en moins chères. Pour être viables financièrement, les compagnies ne s’appuient plus uniquement sur le prix des billets, mais sur les dépenses à bord. Et ce que consomment en masse les passagèr·es, c’est de l’alcool –beaucoup d’alcool.
Selon le journaliste qui a relaté les faits, la bagarre du Britannia s’est déroulée peu de temps après une grande cérémonie patriotique où les touristes ont agité de petits drapeaux britanniques et où beaucoup ont « consommé des grandes quantités d’alcool ».
D’après Walker, le personnel de bord dépend des pourboires versés par la clientèle, alors il n’hésite pas à faire du zèle et à resservir tout le monde. La baisse des prix a par ailleurs fait arriver de nouvelles populations sur les paquebots de croisière, notamment des jeunes venu·es pour boire et faire la fête –ce qui peut ne pas toujours être compatible avec l’état d’esprit des familles ou des personnes âgées venues se relaxer.