J’ai un scoop pour vous – nous sommes enfin sortis de la crise sanitaire. Je vous jure que nous sommes vraiment sortis de ce long tunnel d’informations anxiogènes et uniquement liées au COVID-19.
N’étant ni médecin ni épidémiologiste, comment puis-je le savoir ? C’est simple, je constate que nos politiciens ont commencé à s’étriper sur d’autres sujets que la crise sanitaire. Il y a quelques jours, c’était sur la réforme des pensions, et depuis peu, c’est sur la prolongation ou non des aides corona ou le fait de permettre à un travailleur de démissionner, mais tout en bénéficiant du chômage.
Depuis quelques jours, je retrouve nos vieux démons : la division gauche-droite et la division nord-sud. Pour les Flamands, quasiment tous partis confondus, il faut arrêter les aides aux entreprises et aux indépendants. La raison ? L’épidémie est maîtrisée, l’économie est libérée et la preuve que l’économie a redémarrée, c’est qu’elle a tellement bien redémarrée que l’Europe veut nous retirer 700 millions d’euros des 6 milliards d’euros qu’elle devait nous verser.
Ce n’est pas une punition, c’est juste une clause qui prévoyait qu’en cas de retour à une bonne santé de notre économie, l’aide européenne serait modulée vers le bas. Comme notre économie est en pleine forme, l’Europe applique ses règles.
Mais dans le sud du pays, notamment du côté du PS, on ne souhaite pas arrêter ces aides. C’est donc le forcing pour que les aides corona, type droit passerelles, etc., soient accordées jusqu’à la fin du mois de décembre de cette année. Au moment d’écrire ces lignes, les partis du nord du pays avaient lâché du lest, mais avaient demandé que ces aides ne soient octroyées qu’aux personnes et aux entreprises qui peuvent prouver qu’elles ont perdu 65% de leur chiffre d’affaires.
Ce qui exclut pas mal de demandeurs en réalité. D’où de nouveaux grincements entre le nord et le sud du pays. Et quand je vous dis que la politique classique a repris ses droits, je n’exagère pas. Le dernier ballon d’essai du ministre PS de l’économie au fédéral consiste à dire qu’il faudrait permettre à un travailleur qui démissionne d’avoir droit aux allocations de chômage exactement comme quelqu’un qui a reçu son C4.
Là encore, les uns, au sud, disent que c’est une bonne chose, que ça va fluidifier le marché du travail et permettre à des personnes de ne pas rester scotchées à un job qu’elles n’aiment plus ou dans lequel elles ne sont pas épanouies. A l’inverse, au nord, on nous dit que c’est un signal démotivant et qui arrive au pire moment, car les entreprises sont en pleine pénurie de main-d’œuvre qualifiée.
Donc, si on vous pose la question de savoir quand sera terminée la crise, ne parlez pas de la croissance ni du taux d’emploi ni de création d’entreprises. Parlez juste du fait que les politiques ont repris leurs anciennes habitudes : quand on se chamaille, c’est qu’on est plus en danger de mort. Enfin, c’est ce qu’on croit.