Sale temps pour les athées…

On s’inquiète, et avec raison, du sort des Chrétiens de Syrie ou de celui des  Musulmans rohingyas en Birmanie, sans parler de la recrudescence des actes antisémites en Europe. Il faut aujourd’hui ajouter une nouvelle « communauté » en danger : celles des… athées, désormais pourchassée en Égypte ou en Turquie, notamment.

En Turquie, le président Recep Tayyip Erdoğan est en train de défaire systématiquement tout les acquis démocratiques de son illustre prédécesseur, Atatürk, premier président de la République de Turquie de 1923 à 1938, qui avait réussi à faire de la Turquie un État moderne, ouvert sur le monde et débarrassé des oripeaux d’un islam rétrograde. Erdoğan assimile tout simplement comme des « terroristes » les athées déclarés, et qui reçoivent régulièrement des menaces de mort.

Plateau de Gizeh au Caire ©Hervé Ducruet

En Égypte, à la demande du président Sissi, le Parlement devrait adopter un projet de loi visant à criminaliser l’absence de religion. Les athées pourraient ainsi être condamnés à des amendes et même à des peines de prison.

Bref, il ne fait pas bon ne pas croire en Dieu dans certains pays, pourtant ravis d’accueillir des touristes qui ne sont pas tous des bigots…

Il faut déclarer sa religion pour pouvoir entrer en Arabie Saoudite : catholique, bouddhiste, musulman, hindouiste, autre.

Ne tentez pas de révéler votre athéisme, avertit le site http://www.expat.com, sous peine de voir votre demande rejetée par le consulat de votre pays de provenance. L’objectif, ici, est évidemment d’abord de fermer la porte aux Juifs…

Quel respect ?

Devant un tel déferlement de haine de certains pays — essentiellement musulmans, il faut bien le constater —, quelle attitude adopter ? En théorie, il ne faut pas être musulman, mais professer une religion quelconque que tous, la main sur le cœur, jurent de respecter.

Mais quand on voit la traque dont font l’objet, par exemple, les Coptes (chrétiens) d’Egypte, on est en droit de se poser des questions. Et refuser de prendre des risques inutiles en se rendant dans des pays si peu respectueux des convictions personnelles de leurs hôtes.

Église orthodoxe de Potamos sur l’île d’Amorgos dans les Cyclades ©Hervé Ducruet

On peut toujours se déclarer catholique : la plupart des Européens de plus de 40 ans en tous cas, ont été baptisés et se sont mariés à l’église où aura lieu la cérémonie de leurs funérailles…

On n’est pas à un petit mensonge près, car bien rares sont ceux qui fréquentent un lieu de culte, dont ils se fichent d’ailleurs éperdument.

Bouddhiste ? Tout le monde aime le Dalaï Lama, et puis c’est plus une religion qu’une philosophie.

Pourquoi pas le pastafarisme ?

Tant que l’athéisme n’est pas reconnu comme une religion en soi, osons ici une suggestion : et pourquoi pas le pastafarisme ? Ses adeptes pensent — ou du moins font semblant de le croire — que l’Univers a été créé par un monstre de spaghetti volants, agrémenté de boulettes de viande hachée. Et lui rendent hommage en portant une passoire sur la tête. Pas tout le temps, mais lors de réunions loufoques, où ils inventent des rituels dans une ambiance joyeusement décontractée.

Cette nouvelle « religion » a été créée en 2005 par un étudiant de l’université d’État de l’Oregon, Bobby Henderson, auteur d’une lettre ouverte pour protester contre la décision du Comité d’Éducation de l’État du Kansas d’autoriser l’enseignement du dessein intelligent dans les cours de science, au même titre que la théorie de l’évolution.

Depuis, le pastafarisme a été officiellement reconnu comme religion par certains pays comme les Pays-Bas, Taïwan ou la Nouvelle Zélande, qui a aussi reconnu le mariage selon le rite pastafarien.

L’État du Massachusetts a même reconnu le droit d’être pris en photo avec une passoire sur la tête pour figurer sur son permis de conduire… On trouvera sur Wikipédia un article bien documenté sur le phénomène [https://fr.wikipedia.org/wiki/Pastafarisme].

Dans le monde qui est le nôtre, le pastafarisme a peut-être un bel avenir. Car, à tout prendre, le « dogme » pastafarien ne nous paraît pas moins digne d’intérêt que la croyance des « créationnistes » en un Dieu qui aurait façonné l’Univers en six jours en terminant par l’invention de l’homme. Où on sent bien qu’Il était fatigué et qu’il était temps qu’Il se repose…

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