Au-delà de la polémique qui peut naître quant à la crédibilité ou non de la néo-compagnie belgo-chinoise Air Belgium, il y a des faits qui sont posés et qui indiquent, à tout le moins, le peu de crédit qu’a encore aujourd’hui la nouvelle compagnie aux yeux de son pourtant partenaire Charleroi Airport. Pour combien de temps encore ?
En atteste le budget 2019 de la société de gestion du 2ème aéroport du pays, présenté et adopté lors du dernier conseil d’administration de Charleroi Airport, qui indique, très clairement, qu’il n’y a plus, pour cette année, AUCUNE RECETTE budgétée pour la compagnie-cliente Air Belgium !
Quelle crédibilité ?
Une source locale, mais prudemment anonyme (et pour cause, le sujet est sensible !) nous confirme, sans trop y croire, que « tout ce qui serait généré par Air Belgium serait considéré dans notre budget comme du bonus ».
C’est dire si, aujourd’hui, le partenaire stratégique d’Air Belgium qu’est l’aéroport de Charleroi (un partenariat de dix ans a été officiellement signé en 2018 – ndlr) ne veut plus croire, ou si peu, dans les promesses de relance de vols (sur la Chine et même sur les USA*) , régulièrement diffusées par Air Belgium via surtout les réseaux sociaux.
(* Remember, en août 2018, Primera Air promettait l’ouverture d’une ligne entre Bruxelles et Newark à compter de mai 2019. Un projet qui n’a jamais vu le jour sur un marché Atlantique Nord ultra-concurrentiel… où Air Belgium envisage de s’y frotter)
Un peu plus de 11.000 passagers
Ceci posé, Charleroi Airport a perdu de l’argent en 2018 avec Air Belgium en regard de ses prévisions budgétaires.
En effet, un peu plus de 130.500 passagers avaient été budgétés l’an dernier alors que la nouvelle compagnie n’en a transporté qu’à peine un peu plus de….11.000 ! Des chiffres directement tirés de documents officiels de Charleroi Airport !
Large soutien public
A la lecture de ceux-ci, on peut comprendre la « mise à zéro » des prévisions de recette 2019 concernant la compagnie belgo-chinoise, par ailleurs très largement soutenue depuis sa création par les pouvoirs publics wallons.
Au rang de ceux-ci, la SRIW (en capital et en prêt ), la SFPI (organisme financier fédéral ici, en capital) ou encore la Sogepa via un récent prêt de 4 M€ pour lui éviter la culbute !
A noter qu’une seule et unique banque privée (CPH) a embarqué dans ce projet à travers un prêt de 3 M€. Début mai prochain, Philippe Verdonck, nouveau CEO de Charleroi Airport, aura en tout cas ce dossier sur sa table en guise de bienvenue.